Tour de France... 19: This is the end

Etape 19: 

Pierrefitte de Nestalas-Boucau

This is the end...

C'est ma dernière vraie étape...déjà. Mais quelle étape!

J'aurais la tête dans les nuages un grosse partie de la journée...au sens figuré, mais aussi au sens propre!

Les paysages, sous cette couche nuageuse, sont vraiment sublime et l'ambiance qui s'en dégage est indescriptible...

Hier, j'ai croisé des vaches sur un parking et des lamas sur la route. Normal.

Aujourd'hui ça sera les moutons!

Béhé hé

Notez que pour celle-ci je suis en grand angle, donc pas de zoom, avec l'appareil à max 50 cm de se tête...et il a pas bronché le bestiau! 

Peu après je vais aussi croisé un manchot en side car!!! Véridique!  

Pas l'animal bien sûr...

Je vois une moto, je fais pas trop attention au side car, je lui fais un grand V et il me répond avec...son moignon!! Bordel! C'était énorme! Grand, énorme V à lui!

Et je continue...toujours la tête dans les nuages, dans tout les sens du terme! Vraiment c'était magique, MAGIQUE cette ambiance!

Et après les vaches, les lamas, les moutons et les manchots...place aux cochons! 

Gruik. Gruik.

Et puis c'est à ce moment là que je vais vivre un des plus grand moments de mon voyage! La montée du col d'Aubisque, dans les nuages...et  sous une fine bruine!

Dans ces nuages là, que l'on voit au fond...

Il pleut donc un peu, la route est trempée, on passe dans des nuages où ne voit plus rien, la route ressemble à des montagnes russes, et ça tourne à mort: un moment inoubliable où l'on se sent vivre, croyez moi!! 

D'ailleurs au sommet, on se retrouvera à 3 motards, tous de nationalité différentes mais avec le même regard qui dit: "Wouah, c'était dingue!"

Donc j'aurais bien droit à ma pose de conn*** 

 La descente sera un peu moins nuageuse permettant de profiter un peu plus des paysages...enfin, "moins nuageuse", c'est façon de parler...

Ensuite, j'arriverais à la ville d'Aubry, ou quelque chose comme ça ...je dois aller en Espagne, je vois un panneau "Espagne", alors j'y vais sans trop réfléchir, ni vérifier là où je vais exactement...de manière générale je réfléchis assez peu d'ailleurs. Mais ce n'est pas le sujet...

Bref...

Me voilà en route pour la frontière espagnole...

Mon absence de réflexion, je la regretterais un peu plus tard...mais je m'en fous, car je vais tomber sur les routes menant au col du Pourtalet...et là encore, j'ai cru être dans un coin de paradis! Avec le retour du soleil en plus!

Sur ces routes, je vais vraiment comprendre l'expression "se comporter comme un mouton":

Il y en a 1 qui a traversé la route, TOUT le troupeau à suivi en se jetant quasiment sous les roues des quelques voitures qui passaient par là! 

Et je vais donc tracer ma route vers ce fameux col...

Avec des paysages qui vont virer au sublime...

Sur ces routes, je vais aussi croiser le tout dernier modèle de BMW...

hou hou hou  

Cependant arrivé là, je me rends compte qu'il m'est impossible de rejoindre mon trajet initiale et qu'il me faut revenir en arrière sous peine d'effectuer un énorme détour! Pas de soucis, à l'aller j'ai profité des paysages, au retour je vais profiter de la route!  

Jusqu'au moment où moins et plusieurs dizaines de voitures nous retrouverons bloqué par un troupeau de futur steaks dévalant la route au "galop"! Mais une vache qui galope, c'est quand même pas bien rapide! Il me faudra bien 10 min pour réussir à me faufiler...pas franchement rassurant! Je n'ose imaginer combien de temps les voitures ont pu rester bloquer!  

Mais repassé du coté français, le temps devient très mauvais...et la galère va commencer...

Top départ pour la grosse galère...

Je me tape un espèce de crachin dégueulasse qui brouille complet la visibilité, il fait froid...et suivant mon roadbook je me retrouve dans la route la plus mauvaise et piégeuse de TOUT mon voyage, et pourtant j'en ai vu! Et le tout sous la pluie donc, dans le froid toujours et dans un coin complètement paumé...et je suis super crevé...et surtout...

J'ai faim.

J'ai TRÈS faim.

Il est 15h, et je me rends compte soudainement que je n'ai rien avalé de la journée...de l'eau et 2 café sans sucre ni lait, c'est tout.

A se tirer une balle cette route...

J'ai alors deux objectifs:

-me barrer de cette route de merde et retrouver la civilisation

-me nourrir

Je suis mort, j'ai un gros coup de fatigue, je n'arrive plus à réfléchir à ce que je dois faire...le temps que je mange et me repose un peu, il sera 16h, ce soir je dors chez skyllneverdie, un gentil motard de balade-a-moto.fr...je n'ai pas envie de débarquer à 10h du soir, ni de me dépêcher pour suivre absolument mon roadbook. Et avec la fatigue, je n'ai surtout pas envie de faire les kilomètres de trop qui me verront finir dans un fossé ou pire...au final, je me décide à tracer direct vers Boucau (à coté de Bayonne) au lieu de repasser en Espagne comme prévu. C'est beaucoup plus sage.

Je trouve donc un Leclerc et je vais me poser sur le parking pour avaler un demi paquet de Pringles, 150g de fromage de brebis, 160g de jambon, une baguette, deux part de tarte au flanc et un milk shake au chocolat  ouf! ça fait du bien!

Puis je vais repartir vers Boucau, et je n'aurais jamais été aussi content de faire 30 minutes de ligne droite...la route finit par sécher, et je vais bifurquer vers les 10 derniers kilomètres de route à connard de mon périple. 10km où je retrouverais un peu de force dans les jambes pour serrer le réservoir, et aussi de super sensation...comme un dernier baroud d'honneur dans les jolies paysages de la campagne basque...

Puis j'arrive chez Skyllneverdie...et comme pour Labiele83 qui m'avait accueilli en Provence, je tiens à le remercier du fond du cœur pour son super accueil,  son repas juste parfait, et cette très bonne soirée qui se finira en rêvant devant des vidéos de motards russes empruntant les chemins les plus improbables qui soient! Encore une super rencontre!  Merci Florent!

Une journée fabuleuse, car elle fut un vrai condensé de mon voyage: de l'aventure, de la joie, de l'euphorie, des paysages de fous, du soleil, des fous rires, des routes à connards mais aussi de la galère, du mauvais temps, du froid, du paumage en bonne et due forme, de la fatigue, de la douleur même, un peu, et des rencontres!

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La toute dernière étape de mon périple se résumera à rejoindre Bordeaux par la côte Landaise...une journée agréable, qui me servira de sas permettant d'encaisser la transition entre cette formidable aventure et le retour dans mon appart'...

Le soir je fêterais ce voyage de connard  avec un putain de repas d'enfoiré...désolé pour le langage mais bon...c'est à la hauteur de ce que j'ai vécu...et de ce que j'ai mangé...mon cul sur un canapé, mais la tête encore dans le guidon: 

J'avais une petite faim. 

Encore un post avec un petit bilan en chiffre...et ce sera définitivement fini...