lundi 26 octobre 2015

Le jour où je suis devenu un homme bionique.



Il y a trois ans, le vendredi 26 octobre 2012, à la même heure où je publie cet article, j'étais allongé sur un brancard.

Dans un couloir, j'attendais. J'attendais de devenir bionique. J'attendais avec l'angoisse qui me serrait la gorge malgré les anxiolytiques. Dans quelques minutes j'allais m'endormir et des gens payés pour en découper d’autres s'apprêtaient à me détruire le peu d’audition qui me restait en plaçant des électrodes dans mon oreille interne. Tout cela avec l’espoir que tout ce bazar me permette d'entendre de nouveau correctement.

L’espoir.

J’en avais beaucoup, de l’espoir. J’ai même l’impression avec le recul que c’est la seule chose positive que j’avais en ce temps. C’était déjà beaucoup, moi qui avait fini par le perdre, comme beaucoup de choses auparavant.

L’espoir. Le mot est là. Mais ce n’était que de l’espoir, et absolument pas une certitude.

J'étais un bon client : surdité tardive et évolutive, très bonne lecture labiale, jeune, intégré dans la société, un peu con mais suffisamment éduqué pour bien appréhender tout le travail de rééducation à fournir, nerf auditif en bon état, fonctions cognitives impeccables. Ce dernier point étant plutôt surprenant vu ce que j'ai pu m'envoyer dans les neurones...enfin bref...je ne vais pas m'étendre.

Le Professeur Babar, on va l’appeler comme ça, chirurgien émérite, s'était frotté les mains lors de notre premier rendez-vous et m'avait déclaré, avec ce grand air paternaliste dont il a le secret:

"Je vais vous dire comment cela va se passer : on va vous faire la première oreille, et dans 6 mois vous allez revenir à genou pour que l'on vous fasse la seconde".

Et c'est exactement ce qu'il s'est passé.

Il est fort ce Pr. Babar.

Oui, mais au moment où j'étais sur ce brancard, c'était juste "censé" se passer comme ça. Car l'implantation cochléaire reste une démarche dont les résultats ne sont jamais acquis: putain de plasticité cérébrale imprévisible!

J’ai froid et j’attends. Quelques minutes plus tard, un brancardier est là et m'emmène. Encore quelques mètres, je vois défiler le plafond, les lumières, j'ai l'impression d'être un peu dans un film ou dans le générique d'Urgences. Une porte s'ouvre, nous y sommes enfin.

Il est temps de changer de vie.

Je me rappelle avoir été impressionné par tous ces gens dans le bloc:

« Tout ça pour moi ?! » me suis-je dis alors.

Sentiment d’autant plus étrange après toutes ces années où je me suis senti si seul face à ma surdité, ne sachant ni écouter et accepter ma détresse, et encore moins demander de l’aide.

Une perfusion, quelques mots incompris, un geste pour me rassurer, un masque sur le nez, les jolis yeux d'une infirmière, et je me suis endormi.

Peu de temps après je retrouvais ma chambre. Et un collègue sera là pour immortaliser ce moment.


Mes collègues étaient mon seul lien social à cette époque. Fraîchement débarqué à Bordeaux, seul, sourd, incapable de nouer des relations malgré tous mes efforts, ils ont été ma bouée...c'est grâce à eux que j'ai tenu le coup. Et si on ne se voit quasiment plus aujourd'hui, je ne les oublierais jamais et leur serais toujours reconnaissant d'avoir été là au quotidien, de m'avoir soutenu, et peut-être sans le savoir, de m'avoir empêché de me noyer totalement...

Un peu patraque, et très vite boursouflé par un œdème bénin mais tout de même impressionnant, je vais passer trois jours complètement déconnecté du monde réel.

Mode Bad Boy / On

Dans l'impossibilité de dormir, j'errais la nuit dans les couloirs de l'hôpital, perdu dans des pensées floues, incapable de vraiment saisir ce qui était en train de m'arriver. Mes journées, elles, furent juste rythmées par les allers et venues de mes parents et de mon frère...

Le frérot!
Le lundi de bonne heure, après donc trois jours sans véritable nuit de sommeil, et attendant l'autorisation de sortie, l'interne va débarquer dans ma chambre pour un dernier contrôle...

Propre, net, et sans bavures.

Je sais que les opérations sont souvent filmées, alors j'en profite pour lui demander s’il n’y aurait pas la possibilité de récupérer une vidéo. J’ai toujours été fasciné par la chirurgie, c’était même mon rêve de gamin de la pratique.
L’interne va me répondre que l’opération n’a pas été enregistrée. Dommage. Mais alors que je déambule de nouveau dans les couloirs, le voilà qui revient vers moi.

« J’ai quelque chose pour vous. »

Il me tend une grande enveloppe, me fait un petit sourire et repart.

Je rentre alors dans ma chambre, j’ouvre donc la dite enveloppe et découvre un scanner. Mon scanner post-opératoire, celui que les chirurgiens demandent pour être sûr que le porte-électrodes est à peu près correctement inséré dans la cochlée.

Les plus observateurs pourront peut-être apercevoir une spirale de petits points vers la droite de l'image...ce sont les fameuses électrodes.

Me voici donc avec ça dans les mains. Ou plutôt, me voici donc avec ça dans la tronche. C’est là, c’est fait. Assis sur mon lit, je vais avoir une soudaine envie, de nouveau, de bouger. Je ne peux pas tenir en place. Je marche alors dans le couloir, les yeux fixés sur cette image.

Et je vais commencer à pleurer.

Je pleurais beaucoup à l’époque. Les films, les livres, M6 Déco, je pleurais un peu pour tout et n’importe quoi. Mais il me semble que je n’avais jamais pleuré en raison de ma surdité.
De la colère, de la rage même, il y en avait. Beaucoup. Même si enfouie profondément, niée, je n’en avais alors pas pleine conscience. Mais des larmes, il n’y en avait jamais eu, ou si peu.

Et ce matin-là, je crois que j’ai pleuré toutes les larmes que j’avais gardé jusqu’alors. Elles ont commencé à couler doucement, pour ne plus s’arrêter. Pendant plus de trois heures j’ai chialé comme un gamin. Ne tenant pas en place, j’ai divagué dans le service avec mon scanner à la main pendant des dizaines de minutes…puis je me suis assis dans un coin, au niveau d’une passerelle séparant le service ORL d’un autre, et j’ai continué à pleurer.

Ça n’arrêtait pas. J'ai même fini par avoir des crampes aux glandes lacrymales...

Une infirmière viendra me voir :

« Monsieur, qu’est-ce qu’il se passe ? Ça va pas ? »

C’était tout le contraire, je ne m’étais alors jamais senti aussi bien, j’étais en train de me vider de tout ce que j’avais gardé en moi pendant si longtemps, et j’étais définitivement en train de remplacer ma colère, ma rage, ma rancune, ma honte, mes peurs, par de l'optimisme et de l'espoir. Celui de ré-entendre, celui de mettre fin à cette sorte de long cauchemar, de mettre fin à ce que je n’avais pas eu la force d'accepter, à ce que je n’avais de toute façon jamais eu envie d’accepter.  

Et comme quand un bébé sort du ventre de sa mère et se met à crier, ce moment marquera une naissance, celle du motard bionique.

Le motard bionique, c’est mon pote, mon acolyte, c'est moi, c'est un symbole.  

C’est celui qui me pousse à réaliser mes rêves, celui qui me dit de ne pas avoir peur. Celui qui me donne des coups de pied au cul quand je n’ai pas envie, celui qui me donne un coup de pelle quand j’ai l’impression de ne pas être capable, celui qui m’en envoi un second quand je me laisse aller.

C’est celui qui y croit, celui qui veut avancer et m’emmener dans son sillage. C’est celui qui s’en fout de tout, celui qui n’est pas happé par le quotidien, celui qui garde toujours un œil sur l’essentiel, qui se rappellera toujours d’où on vient.

C’est l’aventurier, quand je suis le casanier. C’est l’optimiste, quand je suis le cynique. C’est celui qui gère les situations improbables quand je suis un grand maladroit incapable. Celui qui mène sa vie poignée dans l’angle quand j’ai toujours eu l'impression d'avoir du mal à passer la seconde.

Et c’est celui qui n’a pas peur. Pas peur d’essayer, pas peur de faire, pas peur de réussir ou d’échouer.

Celui qui me fait dire que la surdité est peut-être la meilleur chose qui me soit arrivée dans la vie car elle m'a appris à me battre, à ne pas lâcher le morceau, et grâce à laquelle moi aussi je n'ai plus peur.

C’est toute cette partie de mon être qui ne demandait qu’à s'épanouir quand je fus adolescent, mais qui resta écrasée par un fardeau définitivement trop lourd pour moi.

Le motard bionique, c’est une sorte compagnon de route que je vais essayer de garder à mes côtés encore longtemps, trop content que je suis de l’avoir (re)trouvé.

Et c'est surtout un symbole...

Le symbole de ce que les implants cochléaires m'ont rendu, au-delà, bien au-delà, du simple fait d'entendre à nouveau.


Bon Anniversaire!










jeudi 22 octobre 2015

Tour d'Islande...10 - Une journée normale...ou presque.


Stykkisholmur - Thingeyri

Jeudi 6 Août 



Oui, normale, comme notre président.


Ou presque.

Depuis le début de mon voyage, il faut se rendre à l'évidence, peu de choses se passent comme prévues ou, du moins, comme la part consciente de moi-même l'avait imaginé. En revanche, je pense que mon inconscient, lui, avait plus ou moins espéré tout ce bordel... 
Les ennuis mécaniques, les rivières, les pistes et chemins, le camping sauvage au milieu de nulle part, la moto enlisée, la caméra perdue puis retrouvée, les multiples rencontres improbables, le fait de ne jamais savoir où je vais poser mes roues le soir, le vent surréaliste, la balade sur une autre planète, et j'en passe, ont fait de ce début de voyage une expérience bien différente de ce que j'ai connu lors de mes deux petites expéditions précédentes.

Mais aujourd'hui, pour la première fois depuis que mon tracteur sillonne les routes d'Islande, je vais vivre une journée normale. 

Alors certes, tout est relatif, parce qu'arpenter des pistes était tout sauf normal il y a à peine quelques jours, entre autres!

Bref...

En ce matin, mon premier réflexe va être de me jeter sur les prévisions météo. Non pas pour savoir s'il va pleuvoir ou faire froid, ça, ça fait déjà bien longtemps que je n'en ai plus rien à foutre. Non, je veux juste savoir s'il va y avoir du vent. Et ma tension va diminuer de trois points, au moins, quand je vais voir que de vent, aujourd'hui, il n'y aura point. 

Allez Lou Yah!

Amen.

A peine sorti du camping que me voilà déjà sur des gravels roads...Il fait toujours gris et assez froid, mais comme depuis le début du voyage, je passe entre les gouttes, évitant chaque jour la vraie pluie! Il faut dire qu'avec ce que je me suis pris l'année dernière dans les Alpes (voir les archives du blog), mère Nature me devait bien ça!

C'est reparti!








A peine quelques kilomètres après mon départ, je vais trouver un emplacement haut perché me donnant une vue imprenable sur les fjords. Les magnifiques fjords d'Islande...les maudits fjords d'Islande aussi, tellement difficiles à resituer à leur juste valeur à travers mes photos. Ils sont immenses, loin et proches à la fois...la mer et son odeur, le bruit du vent, cette lumière douce...comment restituer ça en photo?  






Ce que je n'ai pas su faire à ce moment là, c'est également gérer ma manœuvre de demi-tour...ça faisait longtemps. 

Au moins 5 jours.

Trop de photos tue la moto, épisode 6! Ou 7...On ne sait plus à force.

Il faut savoir être fier de sa connerie. 

Toujours! (Illustration: Botan-a-becane.fr)

Bon, j'avoue, c'est d'autant plus facile d'être fier de sa connerie que le gars dans le camping-car derrière viendra m'aider à me sortir de là sans encombres.

Mais passons...faut rouler!










Le début de la journée se fera très majoritairement sur les routes...petite exception tout de même avec une excursion sur une vraie piste...excursion assez vite avortée: j'ai encore la hantise de casser à nouveau mon tracteur.







Si la journée ne fut clairement pas la plus marquante du voyage, j'ai en tête un moment particulier...je roule alors sur une gravel road, un peu dans les terres, ça grimpe gentiment, ça tourne à l'avenant. Je monte, je monte, je ne vois qu'un chemin de terre et de la verdure, quand apparaît d'un coup un panorama gigantesque. Le genre de spectacle qui fait arrêter son tracteur direct, en plein milieu de la route...

Pause clope et contemplation obligatoire!


Un peu plus loin c'était pas mal non plus...




Encore lui!

Et ainsi va continuer la journée, entre grandes plaines et fjords...








Des plaines, des fjords, et des moutons rigolos. Des moutons rigolos, tendance grosses boules de poils, mais peureux, fuyants mon appareil photo à la moindre approche.

Enfin quand je dis peureux, ce n'était pas le cas de tous. En fait j'ai pu remarquer que dans chaque troupeau, il en a toujours un, généralement avec des cornes bien sûr, qui lui, reste à vous regarder fixement.

Très fixement.

Le regard vide, bé-hé-lliqueux, voir carrément menaçant, ils nous rappellent pourquoi certains représentant plus ou moins lointains de son espèce sont devenus des symboles satanistes.

Bé-hé

Je vais donc m'en aller lentement, très lentement, pour continuer ma petite balade pédestre du jour...dans une ambiance dégueulasse. Ou pas.

La pause sandwich du jour...




Et je vais reprendre ma route.












Pas de casse mécanique, pas de vent, un froid présent mais raisonnable, à peine quelques gouttes de pluie...C'est presque trop facile!










Presque trop facile, et je l'avoue, presque chiant. Les paysages deviennent de plus en plus beaux au fur et à mesure que je m'enfonce dans les fjords, l'ambiance est particulière: calme, feutrée, elle pousse à l'introspection. Mais je vous l'avoue, tout cela finit par manquer un peu de piment!

C'est alors que, sur un coup de tête, je vais de nouveau prendre une gravel road, sans trop savoir où cela me mènera...







Et me voilà prenant de l'altitude...













En quelques kilomètres, la température va significativement baisser. La brume, et la neige, vont faire leur apparition. 






Les moments qui vont suivre vont être la cerise sur le gâteau de cette belle journée "normale"!

Il fait vraiment froid, j'ai remis les gants d'hiver, et malgré mon équipement je me caille les miches. Peu importe, me voilà de nouveau au milieu de nulle part...


Et ça, j'aime!








Après encore quelques kilomètres...


...sur une piste légèrement boueuse...

...va suivre un petit moment de grâce...perché sur un gros rocher, au bord d'un gouffre de plusieurs dizaines de mètres, je vais avoir face à moi, pour moi tout seul, une immensité déserte parsemée de lacs et de plaques de neige. Je vais en oublier le froid, et me poser là pendant une bonne dizaine de minutes, sans penser à rien. Sauf au fait que, décidément, ce voyage est complètement dingue et imprévisible!





Après cet instant de contemplation, encore un, il sera temps...temps de faire une belle pose de conn*rd! Le moment s'y prête particulièrement, et je me rend aussi compte que je n'en ai pas fait beaucoup depuis le début du voyage (honte sur moi).



Pose de conn*rd / Niveau expert.
Je vis tout simplement un des plus beaux moments du voyage, un moment inattendu et simple, dans le meilleur sens du terme! Mais il fait franchement froid...et il est donc temps de retrouver la vallée avant de mourir congelé ou dévoré par un ours polaire.

Sur le chemin, encore une belle surprise: un ensemble de chutes d'eau...et contrairement à celles de Skogafoss vues quelques jours auparavant, ici, point de touristes!
Je vais donc déambuler pendant une petite heure en m'essayant pour la première fois, ou presque, aux poses longues avec ma boîte à image.















Je vais hésiter quelques instants à planter ma tente ici...mais il n'est que 17h30 et j'ai encore trop envie de rouler!

Ce sera vraiment le grand plaisir ce jour-là, rouler, rouler longtemps, rouler sans soucis de pneus, de mécanique, sans stresser en raison de potentiels passages de gués. Même si ces gués, ils commencent à me manquer...ceci dit, et même si à cet instant je ne le sais pas encore, des gués, je vais en repasser d'ici la fin du voyage, et pas des moindres!

Mais nous n'en sommes pas encore là, revenons dans les fjords...






Et revenons dans la brume, pour ma dernière montée en altitude de la journée...







On est pas bien là??


J'ai rien  fait, c'est pas moi. J'ai écrasé personne. Enfin pas ici...

Puis il va être temps de rejoindre un semblant de civilisation, et de planter sa tente quelque part. J'aurais pu faire du camping sauvage, mais mon PC n'a plus de batterie, et celle de mon appareil photo commence à être limite, j'ai donc besoin d'un branchement...Je vais alors me diriger vers la petite ville du coin et m'installer dans le camping local officiel.





Le petit camping sera rapidement trouvé, et je vais passé ma soirée à jongler entre ma popote et mon ordinateur, continuant à rédiger mes brouillons pour le blog. Voici comment va se conclure cette journée presque normale...Une très belle balade, détendue, dans un cadre radicalement différent de ce que j'ai pu voir au début de mon voyage.

Mais cette journée, elle sera marquante pour autre chose. Aujourd'hui je commence à prendre conscience d'une chose: ma philosophie du voyage a radicalement changé en à peine quelques jours. Cette étape, si je l'avais fait l'année dernière, ou même si je l'avais réalisé au tout début de mes aventures Islandaise, avant le n'importe quoi, avant le Landmannalaugar, avant les rivières, avant les pistes bosselées et rocailleuses, je ne l'aurai pas trouvé "normal".

Je l'aurais trouvé fantastique et extraordinaire. Et elle l'était, au final!

Le problème, si j'ose dire, c'est que j'ai maintenant goûté à l'aventure. La petite et gentille aventure...mais l'aventure quand même. Et j'en veux encore. Je veux du stress, de l'adrénaline, de l'imprévu, et surtout, du challenge!

Du coup, je vais commencer à avoir un peu peur que le meilleur du voyage soit derrière moi...C'est d'ailleurs quelque chose que j'ai ressenti aussi dans mes précédentes escapades. Dans mon Tour de France, comme dans mon Tour des Alpes, il y a eu un jour ou deux où je me suis vraiment demandé, après plusieurs étapes d'aventures incroyables pour moi à ces époques, si le reste du voyage ne serait pas insipide...Mais à chaque fois la suite des événements m'a montré que je n'aurais pas du m'en inquiéter.

Et bien cette année, ce sera pareil!

Ce soir là je ne le savais pas encore, mais la deuxième partie de mon voyage va m'offrir les souvenirs les plus fous de toute ma vie, entre raid sauvage au centre de l'Islande, coups de fatigue et échecs magistraux, rencontre avec l'agence tout risque, pannes mécaniques, et surtout...une épopée en binôme inoubliable dans le Mordor!

A suivre...