Etape 7:
Eppenbrunn (Allemagne)-Munster (France)
Aujourd'hui j'attaque enfin la montagne! Bon ok, les Vosges c'est plutôt de la moyenne montagne...j'accorde...mais quand même "ça va être énorme".
Et ça l'a été.
Mais la galère, cela a aussi été.
Je sors de mon hôtel paumé au fin fond de la montagne et la journée commence bien, par quelques kilomètres de virolos plutôt...forestiers on va dire.
Jusqu'ici tout va bien...
Seulement, je finis par sortir de là et suivant mon roadbook j'entame donc...heu...
La Galère.
Car à chaque fois que je tombe sur un petit bled (toujours charmant même si je n'ai pas forcement pris de photos), c'est constamment la lutte pour rattraper les bonnes routes. Et puis il commence à faire chaud...très chaud...pas un nuage et la température monte, et il est à peine 10h à tout casser.
Un soleil de plomb qui va me cramer toutes mes photos du jour ou presque, n'ayant pas, à ce moment là du voyage, de filtre polarisant.
Pas un nuage, ça fait plaisir...mais ça fait chaud sous le cuir aussi. Jamais content le gars. |
Après moult galères d'orientations, ça y est, je les vois, les Vosges sont là!
Je commence alors à rentrer dans les bonnes routes sinueuses et en parfait état qui font leur réputation. Mais dans les Vosges il y a aussi (surtout!) des coins sympas où on peut se poser comme un bon vieil ours.
On est pas bien là, à la fraîche et détendu du gland? |
Mais les galères d'orientation recommencent et je vais atterrir dans le...
Village Fantôme (de la mort).
Tout à fait.
...un putain de village où tu rentres, mais tu ne sais pas comment en sortir!! Le truc qui m'a fait péter un plomb genre:
"Mais c'est quoi ce putain de bled de consanguins où rien n'est indiqué??!! Elle est où cette putain de départementaaaaaaaaaaaaaaaaaaaleeeeeeeuuuuuuhhhhhh????!!"
...un truc dans le genre...
Bref...me voilà perdu sur une "route"...oui, oui, il y avait marqué "route"...
Moi j'appelle ça un chemin en graviers. Je n'appelle pas ça "une route". |
Alors là je me dis:
"Adrian, t'es en train de faire n'importe quoi...certes tu fais souvent n'importe quoi... mais il y a des limites..."
Donc je me pose, fume une grooooosse clope, me calme un peu, relis attentivement le roadbook pour me rendre compte que j'ai loupé un embranchement et que je n'aurais jamais du me retrouver dans le Village Fantôme (de la mort).
Quel con.
C'est donc reparti, sous une chaleur d'enfer! Toujours pas un nuage, un bon 35°, il est midi. Dès que j'arrête de rouler je perds 28 litres à la minute...au moins...sans exagérer.
.
Et puis là...première (et la seule) vraie frayeur de mon voyage:
Petite route, une voiture devant moi, et un tracteur encore devant. Ligne droite, la voiture n'entame pas de manœuvre de dépassement. Je mets mon clignotant, j'attends quelques secondes en me mettant bien dans le rétroviseur de la voiture, je change de voie tranquille. La voiture ne bouge toujours pas. J'accélère donc vivement pour dépasser...et...
CE PUTAIN DE BÂTARD DE RESTANT DE GICLÉE DE TAXI DE MERDE (oui c'était un taxi) déboîte d'un coup, mais quand je dis d' "un coup", c'était du brutal, sans cligno évidemment!
Gros réflexe avec freinage avant/arrière, blocage de la roue avant que je sans rebondir sur un défaut de la chaussée (je pense)...tout ça à environ 80km/h. Je relâche direct, le gars est passé, je suis pas tombé. Sur le coup j'ai pas eu peur, mais après j'étais comme un fou! Je lui aurais bien explosé sa gueule sur une pierre, il n'aura eu qu'un gros doigt d'honneur quand je l'ai rattrapé...auquel j'ai tout de même ajouté un signe version "je vais t'égorger comme une truie".
J'étais "un peu" énervé.
Bref, pause clope et boisson, je me calme, je fais des photos sur une voie ferré, et manque de me faire écraser par un train. Normal.
Et je repars...
Pour retrouver les virolos dans la forêt!
Puis j'attaque la montée jusqu'au col du Donon...là où je faisais de la luge quand j'étais petit..enfin je crois, je ne me souviens plus trop...d'ailleurs on s'en fout.
Et tout au long de la journée je passe dans plein de villages super charmants et très typiques...mais que je n'arrive pas à photographier (pas à l'aise avec ça)...dommage pour vous, moi je m'en fout je les ai vu. ;)
Depuis la mi-journée je me tape de sacré route à connard...heu...à motard, pardon. Mais il est arrivé un moment j'ai entamé un col...machine chaude, pneus au bord de la liquéfaction et païlote au taquet (c'est moi le pilote..hum...Catherine, Lionel si vous me lisez, ne rigolez pas trop fort. Merci.)
Le début d'une sacrée route à conn**d. |
Et j'en suis ressorti comme ça...
Et une sacrée pose de conn**d bien mérité, c'est moi qui vous le dis. |
La photo que j'intitulerais:
"I ride the Vosges and I survive"
ou...
"Les Vosges oui, mais de manière métal"
...ou encore...
"Ca fait 9h que je roule, je viens de prendre un pied pas possible que j'en ai fais des taches dans mon slip, et je m'amuse à faire le gogol devant mon appareil photo"
...à vous de choisir.
Le même panorama sans ma tronche...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire