Etape 9: Des cols, des chemins et des pizzas
Salzbourg (Autriche) - Colloredo (Italie)
Ce matin là, mon camarade de chambrée mystère (voir article précédent) a du me haïr...
Il est 5h40, j’ai les yeux grand ouvert, et impossible de me rendormir. Le petit dej’ n’est pas compris dans le prix de la chambre, par conséquent je n’ai aucune raison de m’attarder. Je m’arrache donc, foutant un bordel pas possible en rangeant mes affaires, et je suis prêt à décoller à…6h40! Si seulement je pouvais faire preuve d’autant de motivation quand il s’agit d’aller bosser !
Le gros avantage, c’est qu’à 7h du mat’ à Salzbourg, et bien, il n’y a personne sur les routes. Je vais donc pouvoir sortir de l’agglomération très vite. Et me voici donc sur des routes péri-urbaines…
Mais dans cette région, même en périphérie des agglomérations, et bien, il y a des cols.
Petit, le col. |
Un petit arrêt avec 3 motards germaniques, dont une gonzesse en Versys, et c’est reparti. Un petit bout de voie rapide, et puis des routes tout sauf transcendantes…je trace vite, je sais que deux gros cols m’attendent, donc je ne m’attarde pas.
Mais s’il fait assez beau, il fait aussi franchement froid…j’enfile donc mon tour de cou. Tour de cou qui traîne, tout humide, depuis 2 jours au fond d’une poche de mon sac…bordel l’odeur du truc ! Un coup à choper encore pleins de maladies…mais je n'en suis plus à 2 ou 3 près!
Là où j'ai failli faire une syncope à cause de l'odeur de mon tour de cou... |
Petit à petit les paysages vont changer…c’est clair, la montagne, la vraie, approche !
Peu avant 10 heure, je me retrouve à l'entrée du col du GrossGlockner…Il est alors temps de passer à la caisse du péage. Ça fait mal aux fesses (24 euros !!) mais donne droit à un jolie autocollant kitsch (Note: je l'ai perdu, bouuuuuh)…et surtout le droit de se fracturer la rétine à coup de paysages de fous.
Le début de la montée se fera sur un petit rythme sympa, mais il y a beaucoup de cyclistes et un peu de circulation. De toute façon, au bout d'à peine 2 ou 3 kilomètres, on a plus envie de regarder le paysage que la route…
Ça commence... |
Je monte encore un peu et me retrouve en plein milieu de la haute montagne, entouré d’énormes massifs...
Et ça va continuer comme ça encore un moment…
Et plus ça monte, plus c'est moche... *ahem* |
Avec des pauses tous les 100 mètres, je ne suis pas prêt d'arriver! |
Ça valait le coup de le payer ce péage, non? |
J’atteindrai le sommet presque une heure plus tard…en finissant l'ascension par quelques centaines de mètres sur une route pavée pleine d'épingles.
J'ai une super belle langue, je me devais de la montrer. |
Et là, tout autour de moi, de magnifiques panoramas...
Mais il est temps de repartir...sans oublier d'enfiler ma polaire, parce que bon, c’est beau, mais bordel il fait -15 !!
Après le sommet, j’aurai droit à 1 ou 2 petits kilomètres de plat, dans des paysages que je pourrais qualifier de lunaire. Sauf qu’il y a de l’herbe. Alors que sur la Lune, il n'y en pas.
C’est con ce que je dis.
Et puis c’est la descente !
Une petite route de conn*rd, tout simplement. |
A peine revenu sur Terre, si j’ose dire, j’attaque un nouveau col ! Comme au sommet de celui-ci je dois faire demi-tour pour revenir vers mon roadbook, la montée se fera en profitant tranquillement de la route…les photos ce sera (éventuellement) quand je redescendrai.
Arrivé au sommet officiel du col, je me gare sur le parking. Il y a pas mal de monde, et en bon vieux panda que je suis, je n’aime pas ça. Mais là je vois un petit chemin…ok, il y a un rond rouge tagué dessus genre panneau interdit de circuler mais bon…j’y vais !
Je m'engage alors sur cette…heu…route ? Enfin bref, ce truc plus ou moins goudronné.
Et ça grimpe. Très fort.
Voilà maintenant que je me retrouve dans un chemin, un vrai de vrai, avec plein de graviers…
Pour finalement arriver dans un endroit fréquenté uniquement par quelques randonneurs…
Des randonneurs qui lanceront, à moi et mon tracteur, quelques regards que l'on pourra qualifier de...réprobateurs! Et les voyant, je me dis que je me dois de faire une petit pause de conn*rd…parce que je l’ai bien fait sur ce coup, le connard !
Le délinquant des chemins de randonnées |
Le temps de manger un peu, de fumer une clope, de trouver 15 euros par terre (Miraaaacle! Et cela aura son importance pour ce soir!) et de se poser un peu dans ce coin magique et me voilà reparti par le même chemin qu'à l’aller. Lors de la descente du col, un nuage aura la "bonne" idée de boucher un peu la vue…
Donc je redescends…quand je vois tout un coup un petit chemin. Il y a une barrière, mais un randonneur enlève la chaîne la fermant. La barrière s’ouvre. Je passe. Et je commence une magnifique petite escapade de quelques centaines de mètres dans de merveilleux chemins.
Encore une fracture de la rétine, la 3ème de la journée...au moins! |
Et puis je vais reprendre mon itinéraire…
Une fois en bas du col je vais un peu me planter de direction…et je me retrouve dans un petit hameau.
Je ne sais pas pourquoi mais je me sens super bien ici. C’est vraiment tranquille, et j’aurai vite fait de m’endormir sur le banc. Une petite sieste, la première de mon voyage, qui aura fait le plus grand bien.
A moitié endormi, je sens mon genoux qui se fait secouer ! Un papy me réveille pour me faire comprendre que je serais mieux sur les chaises matelassées un peu plus loin…c’est très sympa. Sauf qu’il a cassé ma sieste, le bougre.
Pour ne pas être impoli, j’irais me caler sur ces chaises mais ce sera pour regarder la route à venir, et me fumer une clope.
Et c’est donc reparti…
Un petit col pour la route, si j’ose dire…
Et tout à coup, je sens un truc…
Ça pue.
Ça pue l’orage. |
Et je n’y échapperai pas, la pluie commencera à tomber, doucement, dans la montée du dernier col de la journée.
Vers le sommet, je pourrai admirer des chevaux absolument magnifiques. J’aime beaucoup les chevaux.
C’est beau…et en plus, c’est bon.
Miam |
Je me suis même fait un pote...
Il était gigantesque ce cheval…ça en fait du steak ! |
Ciao mon pote! |
Je suis donc au sommet…
Il fait "un peu" sombre...il est à peine 16h... |
Et je vais redescendre…sous une grosse averse. Il ne faudrait pas perde les bonnes habitudes !
Assez vite j’arrive à Tolmezzo, mon point de chute du soir. Tant mieux, je suis lessivé.
…
Mais en fait, non.
Après un rapide coup d’œil sur mon GPS, mon hébergement se trouve en fait à 50km pour 45 minutes de route. Et bien sûr, mon téléphone (qui me sert donc de GPS), n’a quasiment plus de batterie.
Et bien je ne repartirais pas tout de suite.
Car à cet instant, je vais inaugurer mon premier gros coup de barre du voyage. J’aurais pu m’endormir là, au beau milieu d’un petit parking d’une petite supérette paumée dans une zone d’activités toute moche. Au final, après un quart d'heure de repos et avoir ingérer une petite barquette de confiture volée la veille, je repars.
Ne pouvant pas utiliser le GPS je me guide comme je peux avec la carte…j’arrive donc au bout de presque 1 heure de route dans le B&B où je dors ce soir. Une chambre d’hôte donc.
Le bonheur…tout simplement.
Déjà, la dame qui m’accueille parle français, et ça, ça fait du bien. En plus très vite elle m’annonce que je suis seul dans la baraque, qui est immense, avec une super terrasse. (Note: B&B Dora Dora à Colloredo... https://www.airbnb.fr/rooms/2600579)
Et surtout, il y a des bières au frigo et des glaces au congel’ !
Après une bonne douche, je vais me caler sur la terrasse, en sirotant donc quelques bières et en m’écoutant de la musique. Pour la première fois de mon voyage, j’ai pu réellement me poser, et prendre le temps de me refaire le film des 9 jours passés. De prendre un peu de recul, de me rendre compte que non seulement tout se passe bien, mais que je suis en train de vivre un truc extraordinaire...en fait non, un truc de dingue, qui va bien au-delà de mes espérances!
Que demander de plus ??
Et bien une pizzeria juste à coté de la maison d’hôte pardi ! Vu que j’ai trouvé 15 euros aujourd’hui, je vais craquer…
Et sachez qu’en Italie, pour 6,50 euros, vous pouvez donc avoir une pizza d’un fort beau gabarit (je dirais 35 cm de diamètre), trèèèès bien garnie, cuite au feu de bois et le tout avec de la vraie huile d’olive piquante, pas de l’huile de tournesol insipide comme en France.
Du coup, j’ai eu un peu de mal à finir... la deuxième.
Heureusement donc que le patron m’a offert un petit verre d’un limoncello de sa région natale en guise de digestif. Sûrement un des meilleurs truc que j’ai bu dans ma vie, un régal ! Et tout ça avec de grands sourires, et une super ambiance dans la pizzeria, à la limite du stéréotype genre pub pour l’huile d’olive où tout le monde il est beau, gentil et accueillant…ça fait chaud au cœur !
Encore 2 glaces et 2 ou 3 petites barres de Kinder pour finir de pousser tout ça, et je peux vous dire que je me suis couché fort repu…je dirais même que j’avais le bide complètement explosé en fait.
Des fractures de la rétine toutes la journée, et cassage de ventre le soir, c'est pas le bonheur ça?
Et si ce soir là, cela a été freestyle coté repas, le lendemain ce sera freestyle sur la route puisque je me dirigerai vers le fameux massif des Dolomites, sans roadbook pré-établi, en mode improvisation totale !
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Vous pouvez retrouver une autre partie de ma production photo (Motos, motards, street, urbex et quelques paysages) ici:
https://www.facebook.com/PicturesFromChaos.fr?ref=hl
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Si vous aimez ce blog, le trouvez digne d’intérêt, n'hésitez pas à le partager avec vos potes, votre concess' moto, votre grand-mère ou votre chat... En effet, mon prochain projet de voyage, très loin, dans une contrée sauvage, va me demander un très fort investissement. Je vais donc chercher sérieusement des sponsors, et plus ce blog sera vu et partager, plus j'aurai de chance d'en trouver! Merci à vous!
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Tes photos sont magnifiques, j'en ai perdu la vue (chérie, passes moi tes lunettes!).
RépondreSupprimerTon humour de connard est royale ( avec un E, pizza oblige)
MERCI #dominique03
super photos comme je peux le voir tout les soir en ce moment !!
RépondreSupprimerDommage pour les chevaux ils sont tellement beaux que cela me fait mal au ventre de voir un morceau dans l'assiette. Mieux vaut manger de la langue de bœuf qui est plus moche quand t-on la voie dans nos étalages de super marché ou même dans nos champs dans notre France .Mais franchement j'aurais bien voulu être à votre place car vraiment vous avez passé de vrai moments de bonheur!!!
Plus je regarde tes montagnes, plus je me sens devenir "lilliputien" ?
RépondreSupprimerLes plus proches Montagnes que je côtoie de tant en temps, les Pyrénées, donnent l'impression d'être des taupinières a coté, Lolllllll
C'est vraiment grandiose !
c'est géant, merci de me faire connaître tous ces lieux magnifiques, c'est du bonheur:)
RépondreSupprimeret chapeau pour ton courage ;)
Superbe ton escapade ! des photos à couper le souffle !
RépondreSupprimerJ'apprécie ta manière de décrire tes aventures :-p
Prudence mec !
Salut !
RépondreSupprimersuper blog ou je prend plaisir a te lire et on se rend compte de pas mal de trucs lorsque l'on voyage ! La description de tes aventure donne inéluctablement envie de partir. C'est vrai que la moto est le meilleur moyen de rencontrer des gens ( on est moins enveloppé que dans une voiture ) ! Grand V a toi et vive les connard ... euh motards V
Je réponds peu, mais chacun de vos commentaires me fait très plaisir, sachez-le! Merci à vous tous!
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