Tour Des Alpes... 3: Quand les choses sérieuses commencent...ou presque

Étape 3: Quand les choses sérieuses commencent...ou presque

Fillinges (France) - Fribourg (Suisse)

Après une  super bonne soirée, un repas que je n'oublierais pas de si tôt, et une bonne nuit de digestion intensive, c’est enfin le départ pour les Alpes!

Christophe viendra rouler un peu avec moi et nous voilà donc parti dans quelques routes fort sympathiques où l'on enroulera de manière souple et détendue ! Son GPS les aura apprécié aussi, les routes, puisqu’il nous fera tourner en rond pendant quelques temps. Pas de problème, il y a quelques gros virolos qui font plaisir, avec en sus des paysages bien champêtres genre "pub pour le gruyère".

Par contre les fermières, ce n'était pas tout à fait ça...les fermiers non plus d'ailleurs...

Après 2, voir 3 bonnes heures de roulage, nous voilà arrivé en Suisse, et il est alors temps de se dire au revoir.

Un au revoir qui va me permettre, encore une fois, de pleinement mesurer toute la classe et la finesse des motards...

Il a l'air tellement fier de lui, c'est touchant.

C'est mieux ainsi!

Cet instant, pour moi, c’est un peu comme le vrai départ de mon périple. Me voilà dans les Alpes (ou presque), et à partir de maintenant je ne vais plus voir de têtes connues pendant les 3 prochaines semaines. Sans parler du fait que je serais à l'étranger, et avec une connexion internet plus que limitée. C’est donc des sentiments contradictoires que je ressens…de la joie, de l'excitation, de la détermination, mais aussi de l'angoisse et un peu de peur…en fait non, pas vraiment de la peur, je dirais plutôt une certaine fébrilité, et même une fébrilité certaine!

Allez hop hop hop, c’est parti !

Je vais donc évoluer dans des routes péri-urbaines, avec, au fur et à mesure, l’apparition des Alpes.

Et puis j’entamerai mon premier petit col alpin du voyage, le col de la Croix ! Hi Ha ! Je roule tranquille, et vois alors débouler deux kékés en sportive et combinaisons en cuir dans mes rétros. J’ai envie de jouer un peu. 

Jouons !

Et bien je le dis en toute modestie. Moi, ma pauvre Versys de 65ch et son chargement, on les a pourris. Des gros poireaux. Et des gros poireaux, ça ne peut rien faire face à…

Super Poireau!! (http://ribos.blogspot.fr)

Seulement, les excès de testostérone c’est bien joli, mais là on est dans les Alpes, et il y a donc des paysages de fous ! Enfin, disons que ça commence doucement à venir... Après avoir infligé 5 minutes d’humiliation aux kékés en sportive sus-cités, je décide de m’arrêter pour profiter de la vue.

Et puis je continue mon chemin en enroulant tranquillement jusqu’au sommet… 

Et de un!

A peine le temps de redescendre, que me voici dans la montée du col du Pillon…cela reste du petit col, mais c'est tout de même franchement beau quand on y est, et puis ça permet de se mettre doucement en condition pour ce que je me prendrais dans la gueule les jours à venir. 

Je croiserai 3 motards hollandais. Pas branché, je peux difficilement communiquer, mais quelques gestes et sourires suffisent parfois. Du coup, ils me prendront en photo au sommet…mais j’ai plus posé en version "gars timide" qu'en version conn*rd de motard donc je ne la montrerais pas!

Et de 2!

Je reviendrais ensuite dans la plaine, en passant par Gstaad…

Que comprenne qui pourra...

Bref...

Je disais donc, Gstaad... 

A peine passé Gstaad, me voici à l’attaque d’un autre col, le JaunPass ! Un col version "fun" avec moult épingles, des virolos dans tout les sens, un revêtement en parfait état, un bonheur ! Je me suis régalé ! Mais surtout, plus j'avance, plus les paysages deviennent beaux!

Et me voici arrivé au sommet. Autant dire qu’à ce stade là, mes touts nouveaux pneus sont en deuil…leurs bandes de peurs sont partis, et ont rejoint le paradis des bandes de peurs.

Rappel pour les caisseux: petit schéma explicatif de ce que sont les "bandes de peur"

Et de 3! Mais, heu...c'est quoi ce "40" là? Je comprends pas...

Je vais ensuite redescendre tranquillement, profitant pleinement de ce cadre magnifique.

J’évoluerai ensuite dans les routes de la plaine suisse, sous le soleil, jusqu’à Fribourg.

 

Ce soir là, je dors en dortoir…16 places ! Bon en fait nous ne sommes que 5…que des mecs…que des vieux. Sauf moi hein...c'est pas parce que je suis chauve, et sourd, et que j'ai de la tension, et du cholestérol et que j'ai le dos en vrac avec de l'arthrose et 2 vertèbres qui se soudent que...enfin bon...bref...je m'égare.

Je vais en ville boire une bière, et me trouver un sandwich (5,5 euros le jambon beurre, vive la suisse), et je reviens…

Dans le dortoir, un seul gars. La conversation s’engage. Il s’appelle Karle, il est tchèque, et est venu à Fribourg en stop pour essayer de trouver du travail. Fribourg, il y a déjà vécu, il y a 17 ans. On discute, et quelques minutes plus tard me voici en train de corriger son CV !

Bonne chance pour la suite Karle!

Puis arrive un autre gars, véritable sosie de Super Dupont !

Sauf qu’il est espagnol…mais c'est un détail

Il ne parle pas français, ni même anglais apparemment, mais parle un langage universel : il a payé sa bière ! Et voilà que Karle décide maintenant de payer son alcool tchèque, une sorte de chartreuse on va dire. Comme je suis un gars poli, je me taperais les deux bonnes grosses doses cul sec que Karle m'offrira, de bien 10cl chacune...on les sent passer, ça nettoie...on pourrait même dire que ça cautérise ! Ensuite j’irais fumer ma clope en finissant la bière de Super Dupont, puis taperai le brouillon de mon premier article pour le blog. Il est maintenant 23h, il est temps de faire dodo !

Ce jour là, je me suis dis que les choses sérieuses avaient donc commencé...dans un sens, oui, c'était vrai. Mais ce que je ne savais pas c'est que les 3 jours suivants ne seraient qu'un crescendo de paysages hallucinants et de conditions météorologiques dantesques jusqu'à que, hébété par la fatigue et sous une pluie d'enfer, je me retrouve un soir à genoux en plein milieu d'une route en me disant sous mon casque: "Ah non..Non, pas ça!!".

A suivre...

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