dimanche 24 août 2014

Tour Des Alpes... 6: Vous prendrez bien encore un peu de n'importe quoi?

Etape 6: Vous prendrez bien encore un peu de n'importe quoi?

Solda Sulden (Italie) - RiedBergPass (Suisse)




Après la journée de folie que j'ai vécu la veille, je me lève avec l'espoir de voir un grand ciel bleu. Et bien non seulement, ce matin là, le ciel ne sera pas bleu...mais en plus... 

Il pleut. Beaucoup.

Me voilà donc de nouveau en train de ruiner l’hôtel en mangeant à peu près tout ce que je peux pour le petit dej', sans compter aussi le maintenant presque traditionnel vole de barquettes de confitures et de Nutella...

Après un minimum de digestion, il est temps de repartir... Il suffit alors de jeter un coup d’œil sur le bord des routes pour voir que ce n’est pas franchement la sécheresse…



Une fois lancé dans des routes de plaines, et l'espace de 5 minutes, la pluie s'arrêtera. J'y crois, je me dis que je vais avoir du beau temps...Mais non.

Très vite la pluie reprendra….et elle ne s’arrêtera plus une seule seconde de la journée.

A cela s’ajoutera aussi le froid. Je dérogerai à ma règle qui consiste à ne dépenser que le stricte nécessaire pour me payer un gros café chaud à 2 euros. En même temps, vu les conditions, je crois qu’il était vraiment nécessaire ce café. 

Je l'ai même pris en photo...c'est dire s'il était nécessaire!

J’en profite également pour enfiler mes moufles, ainsi que ma veste polaire et mon tour de cou (toujours humide). Tout cela en plus de ma combinaison de pluie…Me voilà donc à peu près au chaud, à défaut d’être complètement au sec, puisque ni mes gants, ni mon pantalon, ni mes bottes et encore moins mon casque n’ont eu le temps de sécher la nuit dernière.

Et je reprends mon chemin…qui m’offrira alors la vue la plus insolite de ce début de voyage…



C’est en fait un village qui fut sacrifié lors de la construction d’un barrage. Même si j’en avais déjà entendu parler, le spectacle de ce clocher émergeant du lac est des plus surprenant !

Je continue ma route et vais grimper un petit col…peu d’intérêt au niveau paysage et une route de dingue (comme souvent ici) dont je n’aurais pas pu profiter.



Et il pleut toujours…et pas qu’un peu.

J’arrive officiellement dans le Tyrol autrichien…

Et c'est marqué un peu partout... la la la itou itou!

Après avoir emprunté quelques routes pas franchement mémorables, surtout avec ce temps, et même une portion de voie rapide, je retrouve des paysages plus agréables.




Mais il pleut de plus en plus fort…tout commence à être trempé malgré les sacs plastiques…l’appareil photo prends cher…chaque pause photo est d’ailleurs presque un calvaire. Je finis par prendre des photos en mode vidéo pour pouvoir garder les gants et le casque même si cela bouffe beaucoup la batterie.

Il est environ midi, et tout d’un coup les paysages changent…et ça grimpe…c’est un col que j’attaque là…et quel col !!

Le SilvrettaPass...
Une sorte de No man’s land, une réserve naturelle, sur des dizaines de kilomètres. Je vais juste croiser deux ou trois voitures…peut-être à cause du prix du péage. M’en fout moi je suis passé sans payer, comme un vieil ours !

Un gars, son tracteur, et la nature.

Avec la pluie qui redouble d’intensité, je n’ai pas pu prendre plus de photos que ça…mais cette vaste étendue sauvage était extraordinaire.










Et puis c’est la descente ! Quelle descente ! Je peux vous dire que là, j’ai râlé très fort d’avoir des routes mouillées…rarement je n’avais vu un tel billard, aussi large, et tournant autant ! Un jour j’y retournerai par un jour de beau temps, et je me taperai cette route en version full connard…

Mais pour le moment…et bien il pleut. Encore et toujours.

Et il fait pas chaud. 

Et il y a du brouillard. 



Puis j’enchaînerai deux autres petits cols...le brouillard et la pluie feront que je n'en verrais absolument rien, ou presque...






Et je vais continuer ainsi, tant bien que mal, malgré cette pluie incessante...




Ensuite va commencer un bon moment de galère…alternant grosse route péri-urbaine et voie rapide. Je me demande toujours si je me suis pas planté dans mon trajet d’ailleurs…Tout ça toujours sous la pluie, bien sûr. Cela a duré assez longtemps, peut-être 1 heure.

Bref…me revoici sur des routes sympas. Enfin je crois, car avec cette put*** pluie et ce put*** brouillard je n’y vois pas grand-chose.



Et au bout d’un moment, je craque.

STOP.

Il est presque 17h, et je veux m’arrêter pour manger, boire et fumer. Maintenant, tout de suite et au sec.

Je vais donc m’arrêter dans un tunnel. Certes bien à l’abri sur une zone d’arrêt, mais ce n’est pas ce que j’ai fait de plus intelligent dans ma vie. Faut dire que dans ma vie, je n’ai jamais fait grand-chose d’intelligent.

Mais ce n’est pas le sujet.




Il est donc 17h, et je suis parti il y a presque 8 heures. J’ai un petit col à finir de monter, puis je dois m’attaquer à un « vrai » col. Un gros, un haut, parait-il avec des petites routes très étroites et accidentées.

Je repars donc et arrive au sommet du petit col suivant le tunnel, avec une vue…magnifique.

Magnifiquement opaque. Encore une fois. *ahem*



Je redescend alors et vais serpenter dans une route agréable, malgré les conditions... Je reprends ensuite un peu d'altittude. L’appareil est trempé, je ne devrais pas le sortir, mais le coin est vraiment beau…



Je continue ma route, sur un rythme de papy, météo catastrophique oblige…



Et j’arrive à l’entrée du col. Il est plus de 19h. Plus que celui-là, et je serais à l’hôtel, au chaud et au sec.

Mais il y a une barrière.

En plein milieu de la route.

"Naaaaaaaaan...."

Échec.

Au loin un énorme panneau clignote.

"Ah mais NOOOONNNNN!!!!"

Échec. Total.

"NON! NON! NON! Je suis pas d'accord!", voilà ce que j'ai limite hurlé alors sous mon casque...

Le col est fermé.

Putain. De. Merde.

Je regarde mon GPS, et d’après lui c’est la seule voie pour rejoindre mon hébergement. Je regarde la carte, et le détour doit faire au moins 150km. Je vais errer quelques minutes sans trop savoir quoi faire...me retrouvant à genou face à cette énorme panneau clignotant, sous la pluie.

Un peu dans ce style là.

C’est alors que je vois un gars sur un parking au loin, me faire des signes. Il y a en fait un hôtel juste là…le problème c’est que ma chambre est déjà payé pour ce soir…et que prendre une chambre à l’improviste ici va me coûter un rein alors que mon budget est ultra serré. 

Mais de toute façon je n’ai pas le choix. Repartir pour 150km avec ce temps et dans mon état de fatigue serait totalement déraisonnable. J’aime être déraisonnable mais il y a des limites.

Alors quitte à être dans la merde et à payer pleins de sous, je vais me faire un peu plaisir en me prenant deux chopines de bière, et un vrai repas chaud. Mon premier depuis 4 jours et ma soirée chez Christophe à Genève.

Le meilleur hamburger de ma vie!

Le stress retombe (merci aux binouzes), le repas fait vraiment du bien. Quelques SMS envoyés et je me couche. Il est 22h22. Et je crois que je me suis endormi aussitôt, comme une masse.

Une journée qui fut plus galère que la veille…plus de grosses routes, de la voie rapide même, et encore plus de pluie, de froid, et de brouillard. Mais avec aussi un col absolument magique et une bonne grosse galère mémorable ! Une autre journée de fou, pleine d’aventure !

Ceci dit, à cet instant, je doute de pouvoir tenir encore longtemps à ce rythme…pas grave, car le lendemain, ce sera le calme après la tempête ! Ouf!

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Vous pouvez retrouver une autre partie de ma production photo (Moto, motards, street, urbex et quelques paysages) ici:

https://www.facebook.com/PicturesFromChaos.fr?ref=hl

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3 commentaires:

  1. Bravo!! Adrian quel courage! quel dépassement de sois! un frai motard bionique :p

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  2. Bon je met la combi, et je vais sous la douche pour être dans l'ambiance, c'est étanche un Ipad ?

    L’hôtel de la dernière chance ! non de d'Zeus, c'est le titre d'un sacré romans de fiction !!!
    Tu n'a pas eu peur d'y croiser Jack Nicholson ? ou Anthony Perkins ?

    Et un nouveau Dicton " Il pleuvait a en engloutir les clochers "


    Heu t'est sur d'avoir choisi la bonne saison ? ou comme dans les pays tropicaux, c'est la saison des pluies ???

    Et en roulant tu chante ? " Il pleut sur la roooouteuuu, dans la nuit j'égooooutteuuuuuuu " Lolllllllllll

    A suivre.

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  3. Ha la vache,
    T'as fait la danse de la pluie avant de partir de bordeaux ?
    Visiblement tu en as encore chier...

    Tetram Le Mythique

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