mercredi 29 juillet 2015

Tour d'Islande...1: ON THE ROAD AGAIIIIIIN!



Bordeaux (France) - Hirtshals (Danemark)


Tout de même...



Vendredi 24 juillet: Bordeaux - Marseille en Beauvaisie

Nous sommes le 24 juillet 2015, et après des années à en rêver, ainsi que des mois de préparation, ce matin, je pars en Islande!

Enfin pas tout de suite...il faut en effet que je finisse de charger le tank avant de partir. Il est 4h30 du matin, je dis au revoir à Mademoiselle (qui bosse super tôt), et je m'en vais donc charger les deux ou trois petits trucs qui me restent à embarquer.
Sauf que les deux ou trois petits trucs étaient plutôt vingt ou trente, et que tout cela devait faire le même poids et le même volume que ce qui était déjà chargé.

On ne se refait pas, et ça va être l'arrache jusqu'au bout.

Ceci dit, ce matin là, contrairement à mes précédents départs, je suis plutôt zen. Disons que je ne me rends pas vraiment compte que ça y est, je pars. Il faut dire que je ne suis pas près d'arriver en Islande. Plus de deux milles bornes me séparent encore du Ferry que je dois prendre au Danemark.

Et en ce matin de départ, ce sont de véritables petits miracles qui vont se produire:

1) Je n'ai pas la gueule de bois, ce qui est inédit pour moi un jour de départ en gros roadtrip, puisque les deux premières fois de vils gredins m'avaient forcé à boire. Oui, "forcé", tout à fait.

2) Je vais partir (presque) à l'heure.

3) Je ne vais (presque) rien oublier.


Ça commence bien. Ça va pas durer.

Il est 7 heures du matin, et mon ancien padawan (comprendre un gars que j'ai eu en stage à l'époque où je travaillais à la fac) va venir prendre le café et faire un petit bout de route avec moi. Cela m'a fait bien plaisir puisque je ne l'avais pas vu depuis des lustres, et cela sera l'occasion de rouler (enfin) un peu ensemble.

Bref, on est bien. On est souple. On est détendu (ou presque).

Il est temps de prendre la route!

Pose de connard / Niveau Moyen.

Me voilà donc parti pour Marseille-en-Beauvaisie, afin d'aller voir de vieux potes qui se marient le lendemain...Le début de la journée sera fort agréable malgré les routes nationales sans intérêts, sur lesquelles on ne peut même pas s'arrêter pour faire des photos moches.

Le chargement de la bécane est au top, c'est à peine si je le sens, ce qui m'assurera une maniabilité optimale si l'envie me prend d'écraser des petits enfants à la sortie des écoles.

Ah merde...non...c'est les vacances.

Bon, je peux me rattraper sur les vieux. Mais faut se méfier des vieux, leurs os sont cassants et je risque de rayer la peinture de mon tank.

Bref...

Tout va bien dans le meilleur des mondes, et c'est donc à ce moment là que moi et ceux qui me parlent dans ma tête allons décider de pimenter tout cela.

Je m'arrête à un restaurant de pourriture capitaliste (i.e un McDo) pour recharger mon téléphone qui me sert alors de GPS, bien coincé dans la poche de ma sacoche de réservoir destinée à recevoir une carte. D'ailleurs il y a aussi une carte, mal pliée, ce détail aura son importance.

J'arrive alors dans le McDo, et...plus de portable, envolé! Je cherche partout...je ne comprends pas bien. L'ai-je fait tombé en descendant? Est-il tombé en route parce que la poche était mal fermée, en raison de la présence de cette maudite carte? Je ne sais pas, je commence à m'énerver, mais ça ne changera rien. Mon téléphone (professionnel, histoire d'être con jusqu'au bout) est perdu.

Heureusement, il me reste mon téléphone personnel.

Et je repars. Contrarié. Et c'est pas fini.

Dans l'heure qui suivra, je vais me taper un orage alors que je n'étais pas en configuration "pluie", du froid alors que peu avant je crevais de chaud, et une connasse qui squatte en plein milieu d'un carrefour. Connasse à cause de laquelle j'ai un peu rayé ma belle valise lorsque que j'ai voulu la contourner.

Je me console en me disant que sa caisse est rayée pour de vrai, elle. *rire sardonique*

Une vraie gente dame qui, après quelques hurlements et m'avoir fait signe de vouloir un constat, tracera sa route direct en voyant la bagnole de flic juste à coté.

Bref, je continue...et ensuite il y aura ça:

Une route "un peu" bloquée.

J'ai cru d'abord à une manif' d'agriculteurs consanguins...j'ai donc commencé à râler très fort sous mon casque. En fait, c'était un accident. Le genre d'accident où il est préférable d’appeler tout de suite un corbillard pour gagner du temps. Toute la circulation va être bloquée, et tout le monde, camions compris, se retrouve sur une route où deux voitures auraient bien du mal à se croiser.

Je vous raconte pas le bordel monstrueux...je suis sûr que certains ont du mettre 5 ou 6 heures pour se sortir de là. Moi, en faisant le conn*rd sur quelques trottoirs et chemins en terre, je serai libéré au bout d'une bonne heure et demi.

Pas loin de mon point de chute, je vais enfin me retrouver sur des petites routes fort agréables. Et cela sera l'occasion d'un peu mieux tester mon objectif grand-angle que j'ai réussi à choper peu avant de partir...

One, two, One, Two...it's just a test!


Je vais finalement arriver chez mes potes à 21 heures, après 13 heures de route. Treize heures avec ses petites galères et sa grande connerie, et pourtant...je n'en garde au final qu'un bon souvenir.

Faut dire que je suis un gars avec des plaisirs simples. Une moto, des bagages, une destination...

Et je suis heureux!


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Dimanche 26 Juillet: Marseille en Beauvaisie - Brême (Allemagne)

La veille, j'étais de mariage...préposé à la photographie. Je m'étais juré d'arrêter de boire à 19 heures et de me coucher tôt. Pari presque tenu puisque j'ai arrêter de picoler à 1h30 du mat' et que je me suis couché à 2 heures...

*ahem*

En même temps il me fallait bien ça pour oublier. Oublier le fait que j'ai souillé le capteur de mon appareil photo avec un déferlement incontrôlable d'amour, de bons sentiments, et de guimauve. Je crois même qu'avec tous ces sentiments sucrés, mon pauvre Nikon a fini par développer un diabète.

Ceci dit, ce n'est pas parce que j'ai fais le photographe de mariage que j'ai renié ma nature profonde.

Photographe de mariage, oui. Mais façon conn*ard bionique. Et avec une fourche.
Le reste de la journée ne fut pas bien marquante. J'ai roulé sous un temps maussade, légèrement pluvieux. La traversée de la région d'Hambourg fut un peu galère, avec énormément de travaux et beaucoup, beaucoup de camions. Mais on m'avait prévenu, ce ne fut donc pas une surprise.

J'arriverai à Brême, en Allemagne, après environ 10 heures de route. Encore une fois, le plaisir de partir loin, avec armes (je n'ai pas de pelle mais il ne faut pas oublier que j'ai un gros couteau à dépecer les marmottes et les enfants) et bagages, surpasse de très loin le relatif ennui des autoroutes. Et puis en plus, j'ai eu droit à des "autoroutes allemande" comme on dit! Ce qui me confirmera que mon chargement est on ne peut plus stable, même à des vitesses...heu...d'autoroutes allemandes.

Comme ça. Les bagages en plus.


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Lundi 27 Juillet: Brême (Allemagne) - Hirtshals (Danemark)

Et me voilà parti pour un troisième et dernier jour d'autobeurk...

De l'autobeurk, oui...mais pas que.Car c'était sans compter sur le fait que mon appli' GPS allait décider de me faire vivre le premier moment QECQJFL du voyage...c'est à dire mon premier moment "Qu'est ce que je fous là?!".

Donc quand un GPS décide de faire son farceur, ça donne ça.

Nan, mais sérieux...n'importe quoi.

Ceci dit, un peu d'entraînement ça ne fait pas de mal!

Je vais donc ensuite retrouver l'autoroute, et après quelques détours en raison d'une sortie fermée, me voilà au Danemark. Et au fur et à mesure de la journée, je vais doucement mais surement passer en mode "hiver et pluie"....sortant donc les doublures étanches et chaudes pour mes vêtements, ainsi que mes gants hiver.

Et c'est à ce moment que je me suis rendu compte que j'ai oublié mon tour de cou.

Argh.

Mais passons ce détail...Me voici donc bravant la pluie, le vent, le froid et la fatigue, bien calé à 150 sur l'autoroute. Quelques heures et une petite sieste plus tard, me voilà à 70 km de ma destination. Je suis dans les temps, je devrais même pouvoir aisément changer mes pneus comme prévu.

Miracle!

Oui...mais en fait non.

Car après une énième bourrasque de vent, et l'écart de la moto qui va avec, voilà que je sens un truc sur ma cuisse. Le temps de réaliser, le "truc" n'est plus sur ma cuisse et je vois dans mon rétro un machin noir s'exploser comme une merde sur l'asphalte.

Quelques secondes de réflexion...et je comprends que je viens de perdre mon deuxième (et dernier) téléphone.




Je crois que jusqu'à la fin de mes jours, je me demanderai pourquoi, oui, "pourquoi", je n'ai pas ranger cette foutue carte qui prenait une place folle dans la poche extérieur de ma sacoche et qui faisait donc que la fermeture de celle-ci était plus qu'aléatoire.

Je crois que cela va même hanter mes nuits.

Et me voilà donc sur la bande d'arrêt d'urgence, pris par une mini crise de panique. Car à cette instant la seule chose à laquelle je pense est le fait que je ne vais pas pouvoir tenir au courant mes proches que tout va bien.
Le téléphone en lui-même je m'en fous (j'ai plein de point chez Virgin :p ), le GPS, je n'en ai pas besoin en Islande. Mais je veux pouvoir tenir au courant mes proches, ne pas leur imposer d'inquiétudes supplémentaires...

Au loin je vais voir la coque de ce maudit téléphone, de l'autre côté de la route...impossible d'apercevoir le reste.
Mais au final, le deuil de la situation va être vite fait. Et je me dit que c'était peut-être écrit. Il est maintenant temps de déconnecter un peu. J'aurais du Wi-fi presque tout les soirs, et un petit téléphone avec carté prépayée fera l'affaire pour dire que tout va bien. Cela suffira amplement.

Les derniers kilomètres me permettront de digérer tout cela et me voici donc à Hirtshals...ville hyper-active s'il en est.

Ou peut-être pas en fait.


Je vais vite me trouver un petit hôtel. Assez folklorique, l’hôtel.

Il est tenu par une famille cousine de celle de Jabba The Hut, ça fume et ça picole dans le "hall d'accueil" (vous noterez les guillemets), ça ne parle pas anglais, ça grogne plus qu'autre chose...

Bref...un niveau de consanguinité à faire pâlir n'importe quel habitant du Nord.

(Note: Roooooooooooooh, ça va je déconne!)

Je vais finir la journée par un petit tour à pied dans le port...




Ce qui va me permettre d'admirer les mouettes du coin...je sais pas avec quoi ils les nourrissent, mais vu leur taille, ce n'est pas net. Et j'ai pu aussi apprécier le bordel sonore que font ces oiseaux!

Le son des mouettes le soir au fond du port. Flippant.




Si la ville dégage un vrai charme Nordique, avec une ambiance me faisant penser au film Breaking The Wave, je suis tout de même prêt à parier que le taux de suicide chez les autochtones doit être assez élevé!

Une bière bien méritée, et il sera temps ensuite de se mettre au lit.

Après 2300km en 3 jours, et un mariage, le lendemain va être marqué par le premier moment fort du voyage: la montée dans le ferry en compagnie d'une bonne trentaine de motards voyageurs!

Islande, planque tes marmottes et tes enfants, me voilàààààààààà!!!!


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Vous pouvez suivre mes aventures en direct sur Facebook, c'est par là que ça se passe:

https://www.facebook.com/MotardBionique.fr?ref=hl


6 commentaires:

  1. yeah ! Bon début de voyage :) Bien courageux tous ces kilomètres sur le droit :) Mais en mode tank c'est normal ! Géniaux les caches plaques a crampons :) Bon voyage ! Prend du plaisir et prend pleins de bon moments de connard :)

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  2. vivement la suite !! bonne route a toi et ne vomit pas trop dans le ferry ;D

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  3. Je viens de lire toutes les étapes de tes deux précédents voyages, ainsi que la préparation du voyage en cours (découvert grâce à Skyllnerverdie). Franchement, quel courage !!! Tu nous fait rêver !!!
    Continues comme ça, c'est un exemple pour beaucoup de gens. J'ai hâte de voir la suite de tes aventures.

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  4. Sympa de retrouver ces aventures.
    Joli le coup des pneus de rechange pour échapper aux radars..

    Bon (road)trip

    Gilbert D., un nordiste (parmi ses cousins) admiratif

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  5. Super blog pour un super voyage que nous allons faire (depuis Toulouse et non Bordeaux, désolé...) en juin 2017 et en side-car ! Ta narration qui sent bon le "vécu" va nous apporter plein de petites infos des plus pratiques ! Merci

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