samedi 17 septembre 2016

Bardenas...2 - Un boulet dans le désert


S'endormir sous une pluie d'étoiles filantes et se réveiller avec les premiers rayons du soleil...voilà comment se sont déroulées mes premières heures dans le désert des Bardenas. Un moment idyllique qui va être suivi par une journée qui ne le sera pas moins.

Heu...enfin presque !

Car ce jour, s'il sera marqué par des décors fantastiques dignes des westerns spaghettis, le plaisir immense d'évoluer hors des chemins tous tracés et une température extérieur qui ferait ressusciter n'importe quel organisme vivant enfermé dans un congélateur, va aussi voir le retour de :

Super. Boulet.

Et super boulet, c'est moi.

J'ouvre donc mes gros yeux globuleux à la faveur des premiers rayons de soleil, pour découvrir le paysage que hier soir, étant arrivée de nuit, je ne pouvais que vaguement deviner.

C'est l'heure de faire péter une BO d'Ennio Morricone !

A défaut de café, je vais tenter d'activer le truc qui me sert de cerveau en réalisant une séance de shooting spécial tracteur...


T'y es belle ! T'y es belle ! Vas-y bouge ton corps ! Ah non...merde, c'est juste une moto en fait.

Il est 8h40, la chaleur commence déjà à se faire sentir - et ce n'est que le début, il est temps de partir à la découverte de ce territoire !

Quelques tours de roues plus tard...

Les choses (presque) sérieuses commencent.

C'est dans ces moments qu'on se sent un peu comme ça :

Ça va chier dans le ventilo.

J'attaque alors mon premier vrai terrain réellement accidenté, et accessoirement en pente, depuis que j'ai mon nouveau jouet. Le cœur bat vite, le stress est bien présent. Car si quand je suis parti en Islande j'étais disposé à tuer ma petite moto, aujourd'hui ce n'est pas le cas et je n'ai franchement pas envie de mettre mon Africa Twin flambante neuve par terre. Cela arrivera, surement bientôt, mais le plus tard sera le mieux !

Alors on souffle, on est concentré, on se dresse sur les cales-pieds, on serre les fesses - je vous rappelle que j'aime parler de moi à la troisième personne du singulier afin de pleinement satisfaire ma mégalomanie, et c'est parti !

Mais ma nouvelle monture est une sacré bécane de conn*rd, et la descente vers le centre du désert va finalement se faire avec une facilité déconcertante C'est presque trop simple, limite décevant !

Je rejoins alors les pistes touristiques, ne présentant aucunes réelles difficultés mais permettant d'évoluer dans des paysages qui se laissent regarder...


On est pas bien là ?



Bien évidemment, je ne sais pas où je vais. On ne va pas se refaire, c'est l'improvisation totale : je n'ai aucune carte du désert, je ne suis pas passé par le centre d'information du site, et je roule au gré de mes envies...







A cette heure-ci, il n'y a presque personne, c'est MON désert, rien qu'à moi. Cela ne va pas durer car évidemment ces pourritures de touristes de vont pas tarder à débarquer avec force et fracas.

Mais pour l'instant...

GAAAAZZZZ !!!
Cela fait maintenant au moins deux heures que je me balade, la température grimpe au même rythme que ma réserve d'eau décroit, le tracteur commence aussi à avoir soif :  il va donc être temps de sortir du désert pour effectuer un ravitaillement.

Et puis surtout...

J'ai besoin d'un café.

Sur le chemin je vais passer devant LE spot touristique du coin, qui présente un espèce d'étron rocheux que tout le monde prend en photo. D'ailleurs les premiers cars de touristes sont déjà là, les gens squattent ce fèces minéral en enchaînant les selfies sans vraiment regarder ce qu'il y a derrière eux. L'important étant sans doute de montrer aux copains qu'on y était et non pas de profiter de ce que l'on a sous ses yeux - ceci dit, venant d'un blogueur qui raconte ses voyages à coups de poses de conn*rds, cette remarque pourrait rentrer dans la catégorie "HôpitalQuiSeFoutDeLaCharité".

Mais passons...

Quant à moi, par esprit de contradiction je vais décider que je ne prendrais pas de photos de cet endroit. Et puis de toute façon, avec une recherche google on a vite fait de tomber dessus. Alors à la place, je vous propose...

Un lapin avec un rouleau de papier hygiénique sur la tête.

Internet est formidable, qu'on se le dise.

Quelques kilomètres plus loin me voici alors dans un petit village tel qu'on peut en voir un peu partout. Ce type de village assez universel où les gens se reproduisent entre eux et carburent avec des alcools d'origines suspectes à même pas 11 heures du matin.

Je fais le plein d'eau, d'essence, et de café. Mon cerveau, ou ce qu'il en reste, étant maintenant aussi fonctionnel que possible, je repars avec la ferme intention de faire n'importe quoi.

Mais gentiment, hein. Comme je le disais, hors de question de faire tomber la mobylette !

Cette fois je passe devant le centre d'information, et comme je suis quelqu'un de raisonnable et prévoyant, je m'y arrête pour glaner quelques renseignements utiles.

...

Nan, je déconne !

A peine passé ce point d'information où je ne mettrais en fait jamais les pieds, je bifurque rapidement.






Me voilà alors sur une grosse piste, vallonnée, revêtue d'une couche d'un gravier grossier qui fait gentiment chasser ma roue arrière. Il faut dire que le rythme augmente...comme la température extérieur qui maintenant avoisine les 35°.

Cependant, si les pistes touristiques offrent de très beaux paysages, j'ai envie de voir ce que donne mon tracteur sur des terrains un peu plus accidentés.

C'est ainsi que je me retrouve à faire...du hors piste. Du vrai (ou presque).



Sorti de la route, les traces laissant deviner les passages ponctuels de véhicules vont disparaître, les trous et bossent vont se faire plus nombreuses, et mes rétines, les pauvres, vont encore souffrir.

Et pas qu'à cause du soleil.









Après ces quelques photos, durant lesquelles je vais perdre environ trois litres de sueur gluante, je continue mon chemin en rejoignant de vraies petites pistes mais loin du flot de touriste. Flot qui va tout de même rester très raisonnable, surement en raison de la température qui continue de grimper : on frôle alors les 40°. 

Et moi, je suis plus que trempé.

Mais tant que je roule, pas de problème. Enfin pour l'instant.






Je repars ensuite vers le centre du désert en longeant une zone militaire...enfin si j'ai bien compris le panneau, ne parlant pas un mot d'espagnol.

"Ola ! Que tal?" Mon espagnol se limite à ces trois mots auxquels on peut ajouter "cerveza". 

Sur ce tracé, je vais affronter trous, touffes de végétations et autres joyeusetés qui seront toutes facilement vaincues. Trop facilement !

Ce tracteur, c'est le jour et la nuit par rapport à ma Versys quand il s'agit de rouler hors des routes. Là où je me serais peut-être foutu au tas, là où j'aurais surement explosé ma fourche, l'Africa Twin ne bronche pas ! Et du coup, j'ai presque l'impression de ne pas être un poireau ultime, et je me surprends à essayer de faire déraper ma roue arrière comme un pilote ! 

On notera le verbe "essayer" qui indique donc que je n'ai pas (vraiment) réussi...

Je me sens donc en confiance, et continue d'arpenter les pistes annexes...


On ne dirait pas comme cela, mais c'était "légèrement" en pente...

L'endroit est parfait, il est temps.

Temps de faire une pose de conn*rd.

Une pose qui va me encore coûter 2,83 litres de sueurs environ. Cela ruisselle dans le casque, les habits collent, l'odeur est enivrante. Bref, ça commence à devenir dégueulasse.

Mais bon, pour ce qui est des choses dégueulasses, j'ai une certaine tolérance.

Et puis je pense que cela valait le coup !

J'ai tellement souffert de la chaleur pour cette session, que je me permets de poster l'autre version...

On dirait pas là, mais je suis en train de me noyer dans mon casque.

Une fois cela fait, je regrimpe rapidement sur la moto, pour rouler et me rafraîchir. Ceci dit, vu le terrain, le rythme va être prudent et je ne vais que moyennement baisser en température.

Il fait 42°.



Quelques centaines de mètres après, une épingle proposant un très fort dénivelé positif et avec énormément de sable, va me faire rebrousser chemin. Oui, sur ce coup, j'ai été...raisonnable.

Argh.

Je rejoins donc les pistes touristiques. La sensation de chaleur, finalement bien supportable en roulant laisse place à quelque chose de plus problématique : la déshydratation.

Car à ce moment-là, même si je bois régulièrement, ma forme physique va commencer à décliner doucement. Mais pour l'instant, ça va.




Je reprends des chemins de traverses, et vais tenter une autre petite pose...

Mais la forme n'est pas là. Et puis, essayez de rester naturel en vous asseyant sur les valoches d'une moto avec un amorto' arrière tout mou...c'est pas rassurant.

On sent que je faiblis.
Il y a du vent, étant trempé - mais vraiment - il ne fait finalement pas si chaud. Mais je suis anormalement essoufflé, je sens une petite oppression dans la poitrine, les muscles faiblissent. 

Et le thermomètre du tracteur indique toujours 42°.

Je me réfugie alors à l'ombre.

Ici. A l'arrache.

Je finis mes réserves d'eau, et je repars en direction du petit village de gentils consanguins où j'étais ce matin...sauf que cette fois je suis loin. Une bonne excuse pour se faire gentiment plaisir et rouler à un rythme certes pas excessif, mais tout de même fort plaisant !


Braaaaap !
(petite dédicace à Braaap.fr )
C'est là que va commencer la première galère de la journée.

Parce que l'Espagne, l'après-midi, un samedi, en été, c'est mort.

C'est vraiment mort.

Une fois revenu dans les petits villages proches du désert, impossible trouver un semblant de supérette ouverte, ni même un tabac. Le GPS m'indique bien quelques magasins mais tout est fermé. 

Alors je tente le tout pour le tout, et roule vers la grande ville d'à côté. Vingt-cinq kilomètres plus tard, me voici dans une grande zone commerciale. Il n'y a pas un chat, je commence à me dire que je trouverais rien d'ouvert.

J'ai chaud, j'ai soif. J'ai très soif.

Environ une heure et demi après le départ de mon petit abri, je trouve finalement le Graal : un supermarché climatisé.

Un pack d'eau, des fruits, des boissons sucrées et surtout fraîches. Bref, le bonheur !

Par contre, les bières ce sera pour ce soir. 

Un fois réhydrater je vais m'affaler sur le bitume du parking pour tenter une petite sieste. Ma tenue est couverte de poussière, j'ai sué comme un goret, je pue surement à trois kilomètres, j'ai la gueule du gars qui n'en peut plus, et les gens me regardent avec un air teinté de dédain et de suspicion.

En même temps, j'aime pas les gens. Donc ce n'est pas bien grave.

Il est environ 16 heures, et je prévois alors de retourner dans le désert pour le début de soirée afin de profiter du soleil couchant. En attendant, et suite à ma petite sieste, j'enfourche ma bécane pour aller voir un autre parc naturel, dont j'ai oublié le nom, situé juste à côté des Bardenas. 

Une route à conn*rd plus tard, cette excursion se transforme en lamentable échec.

Ce qui annonce la tendance des prochaines heures.

Les indications sont floues, je ne vois rien de bien transcendant autour de moi, alors je décide de faire demi-tour pour aller me caler dans un village non loin afin d'avoir un peu de réseau téléphonique. De toute façon, je suis encore assez fatigué, un peu de repos supplémentaire ne fera pas de mal.

Bref...

Mon cul sur un trottoir, je balance quelques SMS, bois encore et encore - mais toujours pas de bières, ce n'est pas encore le moment, quand enfin sur les coups de 18 heures je me décide à retourner dans le désert.

Ça va être bien, il va y avoir un beau couché de soleil, je vais faire des photos qui tabassent les rétines, je vais camper à l'arrache et dormir sous les étoiles.

Oui.

Mais en fait, non.

J'arrive donc au désert, et me prend alors l'envie de m'arrêter devant une des cartes à l'entrée de celui-ci. 

"Ouh, que ça va être bien" me dis-je encore une fois.

"Tiens je vais même faire une petite photo de cette charmante route avec mon téléphone !"

Tout cela en mode bisounours content qui fait des arc-en-ciel avec son ventre.


Je tâtonne alors mes poches pour localiser mon téléphone. Je tâtonne une seconde fois...

Mais rien ! Il n'est pas là ! Voilà que cela recommence ! Je suis maudit !

Je fouille partout : poches, sacs, valises, et je jette même un coup d’œil dans les recoins de mes carénages...mais rien. Il faut que je me rende à l'évidence, j'ai ENCORE perdu mon téléphone !

Le Bisounours va alors se liquéfier...

Game Over.
"Game Over" parce que sans moyen de contacter les secours, hors de question d'aller me taper des petites pistes perdues dans cette fournaise au risque d'avoir de sérieux problèmes en cas de chute. J'avais déjà frôlé la correctionnelle en Islande en m'enlisant au milieu de nulle part (lien : into the n'importe quoi) sans avoir de quoi contacter qui que ce soit - parce que j'avais perdu mes deux téléphones ! -, et je n'ai pas envie de remettre cela. Et en plus, en Islande, il y a avait de l'eau, il faisait frais et mêmes les pistes les plus reculées sont des voies officielles où l'on finit toujours par croiser quelqu'un. Sans compter le service de secours ultra performant..
"Game Over", car j'avais envie de beaucoup de choses avec ce petit périple, mais surtout pas de me prendre la tête avec ce genre de problème, de me prendre la tête parce que je ne peux pas contacter mes proches et qu'ils risquent de s'inquiéter.

Bref, ce voyage que je voulais sans contraintes et sans stress vient de tomber à l'eau. 

Bien sûr, je n'ai pas lâché l'affaire tout de suite. J'ai refait toutes les routes que j'avais emprunté depuis les trois dernières heures, je suis retourné sur les lieux de chacun de mes arrêts, j'ai demandé à des gens d'appeler, je suis allé voir les flics dans leur commissariat pour tenter de le géolocaliser.

L'échec fut absolu.

Après plus de deux heures et demi de recherche je me résous définitivement à accepter ma connerie. Ne sachant trop que faire, je vais un peu machinalement retourner au désert. J'arrive pile poli pour profiter de la lumière du soleil couchant...



Je vais m'arrêter devant un des étrons rocheux ornant le parc...



Et fouiller à nouveau l'ensemble de mes bagages. Evidemment, toujours pas de téléphone. Alors, à défaut, je vais m'ouvrir une bière en admirant le soleil qui se couche doucement.


Une attaque massive de moustiques va ensuite finir d'anéantir mes velléités de camping sauvage. Je me dis que le mieux est maintenant de trouver un petit hôtel. Il faut dire que - et avec le recul cela peut paraître bien exagéré - je suis plus que dégoutté. 

Je suis même en train de péter un plomb...

Je n'ai pas pu faire de moto de l'année, puis je n'ai pas pu partir pour faire un vrai voyage, et voilà que comme le dernier des abrutis j'ai gâché ces quelques jours que j'attendais tant, dont j'avais tant besoin pour me ressourcer.

Alors autant dire qu'à cet instant, je suis en colère, dépité, j'ai la rage, et les fils qui se touchent !

Je pars donc à la recherche d'un hôtel, et là aussi, les choses ne vont pas se passer comme prévu : tout est complet. Il va me falloir rouler peut-être bien deux heures, et démarcher cinq hôtels pour finir dans un quatre étoile, seul établissement ayant encore une chambre de disponible. Heureusement, les prix en Espagne ne sont pas les mêmes qu'en France, même si cela fait tout de même mal à un certain sphincter !

Je débarque donc vers minuit dans un grand hall luxueux, au bout du rouleau, couvert de poussière, en nage, puant la sueur, portant mes valises à bout de bras...Je fais tâche dans le paysage ! Le pire c'est que je vais être pourtant plus que bien reçu ! Après une excursion pour me trouver des clopes, je vais échanger un peu avec le jeune s'occupant de l'accueil autour d'une bière. Nous allons parler de tout, de rien, de moto, des Bardenas, de son boulot. Un agréable moment qui va me permettre d'atterrir et de déstresser un peu.

Malgré cela, je n'ai pas envie de continuer, pas envie de subir la contrainte qu'a créé la perte de mon téléphone. Décision est prise de rentrer dès le lendemain, et non pas le jour d'après comme prévu initialement.

Mon petit week-end a donc tourné ce soir là au fiasco...ou presque. Car après cette journée tout de même assez extraordinaire dans le désert des Bardenas, le lendemain c'est près de 12 heures de moto qui m'attendent dans les Pyrénées et le Pays Basque. Et ça, ce n'est déjà pas si mal! 

A suivre...









10 commentaires:

  1. krkrkrkr.. toi t'es vraiment un fou!! les Bardenas en été ... qu'st qui te passe par la tête??? hein??? Change rien , je me marre à chaque paragraphe Thierry

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  2. un traileux a Bordeaux, donc on pourrait etre plusieurs...

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  3. un traileux a Bordeaux, donc on pourrait etre plusieurs...

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  4. V Man !!! Content de te lire et de constater, qu'au domaine des motards "bioniques" ( bien dans leur tête, mais déjantés pour les autres ), et bien tu es en train de lire le commentaire d'un autre bionique, qui, ce mois de Septembre 2016, vient de se coltiner (précisément 7036 KMS ) entre France , Portugal et ESspagne, pour se retrouver dans le désert des Bardenas Reales !!! Dommage que l'on ne puisse publier de photos ici !! Ceci, étant, tes périples me font rêver à mes prochains, et je te remercie de nous faire partager ces moments là , car je connais les joies et les déveines de ce genre de périple mais qui en font la richesse et vecteurs de souvenirs impérissables .... V de ma part , Eric CHANELLIERE surnom Motard au long cours, puisque tel est le nom de ma page sur Facebook !!!!!

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  5. J'me régale à te lire car si tu es un motard bionique je suis moi un motard presque sénile qui s'amuse encore à se faire des frayeurs qui ne sont plus de mon age (70 printemps été automne hiver tout compris )
    A te lire c'est comme si je le faisait moi même .
    Merci môme à toi et tes potes , les sales gosses de vie de motard de me faire encore rêver .

    papyyam

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  6. Beau récit, mais je suis bien étonné que tu ne te sois pas fait toppé par la guardia car le hors piste est strictement interdit pour le respect de la faune et de la flore dans ce parc naturel.
    On n'ai pas des sauvages .....

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    1. Bonjour,
      suite a ton com , as tu des infos les possibilité de circuler et d’hébergement dans ce secteur des Bardenas ? merci ..

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  7. salut. Je viens de découvrir tes pages grâce à ce foutu FB . Merci pour cette folie, merci de partager tout cela, merci de faire savoir qu'il y a des motards qui ont cette étincelle en eux et on se sent moins seul.. au plaisir de se croiser.. prochain trip pour moi Pyrenées-Bardenas-Seville-Faro et retour par la cote en zig zag pour voir des coins a champignons ou autre .. Et l'année prochaine Islande .. http://jicre.wifeo.com/

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