mercredi 16 septembre 2015

Tour d'Islande...6: Le jour où j'ai roulé sur une autre planète

Vik - Refuge du Landmannalaugar

Dimanche 2 Août 



Ma petite excursion des deux jours précédents, bien que franchement improvisée, avait aussi une finalité: celle de rejoindre le Landmaula...heu...le Landnama...non...

Le Landmannalaugar!

Ouf.

Cette région au nom à coucher dehors (comme tous les noms en Islande, que ce soit de villes ou de personnes) est LE lieu que je veux voir au cours de mon petit périple. C'est à ce voyage en Islande ce que furent les Dolomites pour mon voyage dans les Alpes. C'est un des prétextes de ma venue sur cette île.

Alors, après mon échec par la face Est, je vais tenter une approche par la face Ouest. Hé oui, faut pas se laisser démonter!

Après donc deux jours de n'importe quoi et une bonne nuit de repos pour s'en remettre, me voici donc de nouveau sur mon tracteur arpentant des routes...normales.




Normales, mais pas moches.

Evidemment, l'appel du cailloux va se faire sentir...mais alors que je prends mon premier petit chemin de la journée je vais ressentir un vrai stress. Comme si j'avais conscience maintenant que les problèmes peuvent vite arriver dans ce genre de conditions. Bien plus vite que sur la route. En même, temps une caisse qui loupe son virage et arrive en contre-sens sur la route, ça va vite aussi, et c'est bien plus problématique.

Mais ce n'est pas le sujet...



Il fait beau, il fait (presque) chaud, tout va bien.



Il est environ 10 heures du matin, je me ferais bien un café et il faudrait que je graisse ma chaîne. C'est alors que je vais voir un panneau indiquer Skogafoss...et plus particulièrement, les chutes de Skogafoss. J'en ai déjà entendu parler, cela me semble un endroit idéal pour faire une halte.

Mais en fait, c'est juste une grosse chute d'eau et surtout, surtout, c'est un lieu à touriste.

Et ça, moi, j'aime pas. Car moi, j'aime pas les gens. Et encore moins les touristes. Surtout ceux qui se trimbalent en moto moche avec un sac jaune poussin.

Ah non...merde. C'est moi, ça. Et moi, je m'aime.

Bon, bref, il y a pleins de gens mais je vais tout de même aller faire une photo, histoire de dire. Je vais alors batailler une bonne dizaine de minutes pour pouvoir prendre un cliché sans avoir dix personnes en doudoune fluo dessus.

Un vrai challenge.

Au final, je vais réussir à prendre une photo avec juste une seule personne dessus. La magie du nouveau correcteur d'imperfections de Lightroom a fait le reste. Car oui, le touriste en doudoune est une imperfection, qu'on se le dise.

C'est quand même pas dégueulasse, surtout sans touristes.


Je repars vite de ce Disneyland Islandais et je continue mon chemin le long de la route n°1...




Route sur laquelle on peut faire de jolies rencontres...

Meuuuuuuuuuuuuuh!

Et puis, il sera le temps de bifurquer vers les routes secondaires...

Toujours avec du bitume, pour l'instant.
























Jusqu'à que j'arrive sur la fameuse F-Road 26...

Pourquoi fameuse? Parce qu'elle revient régulièrement dans les comptes-rendus de voyages des motards tout en restant tout de même assez simple à négocier. C'est aussi une des deux ou trois routes qui traverse l'Islande du nord au sud.



La F26, ce n'est certes pas une route bien méchante, mais elle est couverte d'une couche de gravier d'un beau gabarit et présente aussi son lot de zones sableuses...

Ce qui à tendance à générer pas mal de stress chez votre pas humble serviteur.

Les kilomètres s’enchaînent à une allure raisonnable dans un décor qui ressemble de plus en plus à un no man's land...









Plus j'avance, plus la route cogne, notamment en raison de toutes petites bosses qui donnent l'impression de rouler sur de la taule ondulée. Je n'aime pas trop ça, mais mon tracteur aime encore moins.
Et de me souvenir alors que ma fourche est partiellement à l'agonie, suintant de l'huile depuis maintenant deux jours. Peut-être trois. 

On est plus à ça près. Pour l'instant.

De toute façon, je ne vais pas avoir trop le temps de penser à tout ça, car il est maintenant l'heure.

L'heure de rouler sur une autre planète...

Houston, nous sommes en approche.

Je pourrais vous écrire tout un chapitre pour vous dire combien j'ai galéré à rouler là dessus, découvrant in-situ les petits pièges que ces routes apparemment sans histoires peuvent vous réserver quand on a jamais conduit dans de pareils conditions. Les plaques de sables invisibles, les graviers amoncelés en petit tas par le passage des 4x4, et surtout, toujours ces petites bosses qui donnent l'impression de rouler sur de la taule ondulés. 

Mais ce qui domine à ce moment là, c'est l'impression d'être ailleurs. Très loin.



Je me rappelle que certains passages furent très accidentés, et la conduite délicate vue mes compétences dans ce domaine...mais ce n'est clairement pas ce qui restera.

Je suis sur la Lune, je suis sur Mars...je ne sais plus où je suis...mais j'y suis et c'est tout ce qui compte. On pense à plein de choses, comment on va raconter ça aux copains, qu'est ce qu'on va écrire sur le blog...On aimerait aussi que certaines personnes soient là, à côté de nous, qu'elles puissent goûter ce que l'on vit.

Et puis le cerveau se débranche petit à petit. On ne sait pas bien ce qu'on fait là, on est un peu hagard, hébété, ces grands espaces, immenses, nous submergent doucement au fur et à mesure des kilomètres.








Et je roule, je roule...les yeux écarquillés, la bave aux lèvres, pris de spasmes nerveux incontrôlables et grognant tel un animal.

Ah non...

Ça c'est quand je suis le point d'écraser une mamie sur un passage piéton. Ça me le fait aussi avec les marmottes, mais en vérité, en Islande, de marmottes il n'y a point.

Ne vous inquiétez pas, j'ai juste oublié mes cachets ce matin. Tout va bien.



Je disais donc...le cerveau finit par se débrancher, et je vais rouler, rouler, rouler...







































Quand tout à coup une chose va venir ajouter un peu de piment à un plat déjà bien relevé...

"Heu...c'est grand là quand même...non?"

Un gué d'un fort beau gabarit, clairement le plus grand auquel j'ai été confronté à ce moment du voyage. Et s'il n'est pas très profond, le courant est assez fort...je sonde donc à pied les points de passages éventuels. Tout cela pourrait se négocier assez facilement si ce n'est qu'il est obligatoire de mener le tracteur à contre-courant. Or, on m'a toujours indiqué qu'un gué, ça se prend dans le sens du courant...

Je le sens donc assez moyennement.

Ceci dit, il est totalement inenvisageable de rebrousser chemin...car en plus du Landmannalaugar qui m'attend, j'ai aussi un rendez-vous.

Et oui. Overbooked Star-System même au fin fond de l'Islande, c'est trop la classe.

Alors je vais décharger tous les sacs de la moto, et me lancer dans le bain avec confiance. Mais une confiance limitée. La moto accroche bien, je roule sans problème, et me voilà rapidement de l'autre côté!

Ça reste tout de même un gros soulagement...et je vais donc tout naturellement faire une petite danse de la victoire après cette réussite totale et implacable! Ce sera d'ailleurs le thème de la vidéo à venir!

Je vais alors pouvoir continuer ma route en direction du Landmannalaugar...









Encore un petit gué pour la route, si vous me passez l'expression...

C'est que ça deviendrait presque la routine!












Attention, l'écureuil Islandais est agressif et teigneux.

Quand enfin, planqué dans un petit virage, je vais apercevoir le panneau annonçant l'arrivée officielle dans le Landmannalaugar...panneau que j'ai bien évidemment oublié de prendre en photo. Hé oui, je n'ai que deux neurones, et ils étaient déjà fort occuper à essayer de ne pas faire tomber la moto!








En ce moment symbolique, je vais avoir une (très) grande pensée pour tous ceux qui m' "accompagnent". Tous ces gens présentant des troubles et déséquilibres psychologiques suffisamment graves pour qu'ils sortent leur carte bleue et alimente le projet de financement participatif que j'avais mis en place vers Avril dernier, tout ça pour quelques bisous et tirages photos. C'est donc en grande partie grâce à eux que je suis en train d'écrire ces lignes. Alors...

Merci!


Et Merci! 
Et j'en profite aussi pour remercier tous ceux qui me lisent, m'ont soutenu, me soutiennent, et me soutiendront! Que ce soit les potes ou les inconnus qui me suivent ici ou sur Facebook...Sans vous, je pense que j'aurais abandonné la préparation de mon voyage l'hiver dernier tellement  la réussite de ce projet me paraissait alors de plus en plus improbable. Merci à tous!!

Bref...j'écrase donc ma petite larmichette d'émotion, et je remonte sur mon tracteur...









Après ces quelques kilomètres de paysages pour le moins verdoyants, je vais de nouveau prendre un peu d'altitude...




Et toujours en négociant des parties de piste très sableuses...J'avance donc doucement, d'autant que j'ai aussi droit à quelques fourbes cailloux ayant une fâcheuse tendance à se jeter sous mes roues et à faire talonner mes suspensions. Pour ceux qui ne savent pas ce que veut dire "faire talonner ses suspensions", je peux résumer les choses ainsi:

Je suis en train de tout péter!!!

Et le pire c'est qu'en fait...j'en ai rien à battre. Ou presque. (illustration: Botan!)

Ceci dit, mes prouesses (ou leur absence) sur les pistes islandaises, on s'en fout un peu. Alors laissons place aux paysages du Landmannalaugar...


























Je n'écris plus rien, parce qu'à ce stade là, quand on le vit, il n'y a rien à dire. Rien à penser. Juste à regarder.

Et à vivre l'instant.
















Le refuge du Landmannalaugar, mon point de rendez-vous, n'est plus qu'à quelques kilomètres...
















Une dernière ligne droite...



Et sur les coups de 19 heures, me voilà arrivé au refuge. Pourtant, la journée est loin d'être finie et va me réserver encore quelques émotions!

Alors que je me pose devant le gué me séparant du parking du camping (gué que je ne tenterais pas de passer, estimant avoir assez joué pour aujourd'hui), une gente dame d'une quarantaine d'années m'interpelle...

Encore une fan me dis-je alors, en toute modestie. *ahem*

Mais non, cette femme, c'est Christelle...et Christelle c'est un contact de contact facebook qui m'avait contacté (vous suivez toujours?) pour éventuellement se rejoindre et faire un bout de route ensemble. N'ayant pas de téléphone, et ne voulant pas de contraintes je n'avais pas vraiment pensé à donner suite. 

Et voilà que nous nous rencontrons par le plus grand des hasard en plein centre de l'Islande!! Mais Christelle, je vous en reparlerai plus tard...car ça n'a pas l'air de pas grand-chose comme ça, juste un heureux et incroyable hasard, mais cette petite rencontre va radicalement changer la fin de mon voyage!

Pour l'instant, il me faut aller faire un tour sur le camping, car comme je le disais, j'ai un rendez-vous. Me voilà donc arpentant le camping à la recherche de deux vieux amis qui font un trek dans le coin! 

Ayant perdu mes téléphones, et eux n'ayant pas internet, la communication ces derniers jours fut plus que difficile, et nous nous sommes déjà loupés plusieurs fois...mais ce soir, normalement, ils seront au refuge. Je cherche, je fais trois fois le tour...je ne les vois pas.

Il est presque 20 heures. A ce moment, je me dis qu'il est probable qu'ils aient changé leurs plans.

Je vais alors me chercher une bière...



Quand les montagnes qui me font face commencent à être baignées par le soleil couchant. Les fameuses montagnes du Landmannalaugar, avec leurs multiples couleurs, vert, rouge, ocre, sous une lumière fantastique...

Deux options s'offrent alors à moi:

1) courir chercher mon appareil photo qui est à environ 300 mètres de là, et faire une photo digne de National Geographic...si la lumière ne change pas entre temps.

2) me poser là, avec ma bière et ma clope, et profiter de l'instant.

Et bien, très égoïstement, je vais choisir la deuxième solution. Un moment magique que je garderai donc pour moi, pendant très longtemps.

Maintenant, vous pouvez en être certain, je suis un odieux conn*rd. Un vrai.

Bref...

Je repars chercher toutes mes affaires, et je commence à monter ma tente. C'est alors que...

Voilà les deux autres abrutis!

Conn*rd, c'est pour les motards, abrutis c'est pour ceux qui marchent 35km par jour avec 22kg sur le dos depuis deux semaines! 

Damien (à gauche) et Max (à droite) ce sont deux vieux potes, fous furieux tendance gros barbares de la randonnée! Le genre de mecs qui font le GR20 corse en se tapant deux étapes par jour! De manière anecdotique, ils se sont farcis aussi le sommet du Mont Blanc l'année dernière...rien que ça.

D'ailleurs Max, je vous en avais déjà parlé, justement le jour où j'étais passé près du Mont Blanc lors de mon tour des Alpes. J'avais alors eu une grosse pensée pour lui, et j'avais retranscrit ce moment dans un de mes articles. Cette année, je pourrais quasiment écrire la même chose en remplaçant "Alpes" et "Mont-Blanc" par le mot "Islande", ou un truc dans le genre.

Mais comme vous le savez désormais, je suis un gros flemmard, limite une loque, donc je vais juste copier-coller le passage de ce vieil article...

--------

Ce vieux pote, Max de son petit nom, il fut le batteur de mon groupe quand dans une autre vie j'avais des oreilles normales, quoique déjà bien entamées...je vais alors repenser à toutes ces répètes dans la cave de mes parents ou dans des studios dédiés, toutes ces soirées, les enregistrements, tout ces concerts dans des patelins paumés devant dix gars bourrés mais aussi dans de vraies salles face à des centaines de personnes. On était des gros bourrins à jouer du métal bien gras, on faisait n'importe quoi, et bordel, que c'était bon!
Grâce à lui, grâce à eux, j'ai accompli mes rêves de gamins et je peux vous dire que ce fut pour moi un véritable crève-cœur de devoir arrêter de faire ce qui me faisait vibrer en raison d'une audition qui était devenue totalement incompatible avec la pratique de la musique. Le début d'une période bien terne et amer...

Qui aurait alors imaginé que presque 10 ans plus tard je deviendrai bionique et entendrai à nouveau presque normalement? Qui aurait imaginé que je serai un motard? Qui aurait imaginé que je finirai par vibrer de nouveau? Qui aurait imaginé que Max deviendrai un trekkeur fou parcourant régulièrement des coins parmi les plus sauvages de la planète? Qui aurait imaginé que lors d'un roadtrip un peu dingue de plusieurs milliers de bornes en moto, je passerais devant le Mont-Blanc en pensant à ce fou furieux de Max tout là-haut? Pas moi en tout cas! Quant à lui, il faudra que je lui pose la question!

---------

Et donc, qui aurait imaginé que l'on se retrouve un jour en plein cœur de l'Islande??!!

Bordel, c'est juste...heu...je cherche...non, je crois qu'il n'y a pas de superlatif approprié pour décrire cela! Ça tombe bien, car c'est à l'image de toute cette journée finalement!

Après avoir installé les tentes, nous irons donc manger tous ensemble, Max, Damien, Christelle et moi. Quelques heures de partages et d'anecdotes sur nos expériences respectives les terres d'Islande, comme si de rien n'était, alors que je vis pour ma part une des réunions la plus improbable de ma vie!

Des bonnes têtes de vainqueurs!

Entre autres péripéties, ils m'apprendront alors qu'ils ont balisé les pistes pour moi, pendant des jours, des dizaines de fois, au cas où je passerais par les mêmes endroits qu'eux...Pour me déconseiller de prendre telle ou telle piste car impraticable, ou pour me dire dans quel sens ils se dirigeaient!

A.D, c'est mon petit surnom dans la vie normale...



Cette photo me donne envie de chialer...

Mes potes sont des malades. C'est pour ça que c'est mes potes!

Suite à ce repas, et pour favoriser la digestion avant d'aller faire un gros dodo bien mérité, nous irons distribuer quelques coups de pelles à des touristes sans défense.

C'était bien!

Durant ces premiers jours, et même si j'ai fait mon lot de trucs débiles qui aurait déjà pu compromettre le voyage, tout s'est passé comme sur des roulettes. Quatre journées complètement dingues pleines de petites aventures, de coups de tension, de paysages à rendre fou, d'adrénaline, de dépassement de soi, de dépaysement, et de rencontres!

Et donc jusqu'ici, tout allait bien...trop bien, peut-être. Ça ne durera donc pas, puisque le lendemain marquera la fin de ce début de voyage en mode Bisounours-ayant-forniqué-avec-Indiana-Jones-un-soir-de-beuverie...

Le lendemain, c'est mon tank qui va me lâcher!


-------------

Quelques mois après notre rencontre, Christelle me fait l'honneur de compléter un peu ce blog en donnant son point de vue sur notre rencontre...

L’improbable rencontre avec le Troll du Landmanalaugar….(par Christelle)


Lorsque j’arrive sur le site du Landmanalaugar, j’ai déjà presque 3 semaines de voyage seule dans les roues, dans la tête et dans les bras. Pour la première fois depuis mon arrivée sur l’Ile, il y a un peu de monde… je suis « impressionnée », un peu perturbée.

L’endroit est assez spécial…. Bref, je ne suis pas très à l’aise…. C’est le milieu de l’après midi, enfin je crois, j’ai depuis quelques jours perdu la notion du temps dans la journée et ne sais plus me repérer. Je monte la tente, observe ce qui se passe autour de moi, vais faire une petite balade dans les champs de lave entourant le site. En fin d’après midi, de « nombreux » voyageurs arrivent sur le site pour y passer la nuit : des 4X4, des cyclistes, des bus, des marcheurs… 

Je retourne vers les gués pour admirer le spectacle et me rendre un peu mieux compte aussi de ce que j’ai franchi quelques heures auparavant - sous les vivas et les flash crépitant …. C’était pas le moment de me vautrer dans la rivière… j’ai un peu de fierté tout de même .. quelle pression ! 
Je reste là quelques temps, je n’arrive pas trop à retrouver de la sérénité. Je savais qu’un drôle de type croisé sur la toile doit passer par là lui aussi. Nous avons juste échangé un MP via FaceBook, nous savions donc chacun que l’autre serait en Islande à la même période mais rien de plus, pas de RDV pris. 
En étant là près de l’arrivée sur le site, une pensée me traverse : ce serait rigolo qu’il arrive là maintenant. J’en souris, c’est tellement improbable… Je quitte l’endroit et retourne vers ma tente pour y préparer mon repas du soir. Sur le retour, je me retourne une dernière fois…. 

Et si ?... 

Et que vois-je se garer juste devant le premier gué ? une moto toute noire, un truc un peu bizarre avec des coffres alu et un sac polochon jaune ???????? 

Ben c’est tout de même pas possible ??????!!

Je fais demi tour et retourne près de la rivière …. Je contourne la moto pour lire la plaque, c’est bien un français, la moto est immatriculée en Gironde. C’est bien ce fameux gars : le « motard bionique » ! 

Ben ça alors !!!! Je l’aborde, maladroitement. 

Il débarque, il semble un peu perdu lui aussi…. On se détend un peu et il me raconte un peu ses « exploits »…. Suis effarée ! Il est couillon tout de même le Troll. Perdre ses téléphones, se planter dans la boue - où c’est qu’il est allé trainer ses roues lui ?? moi j’ai pas vu de boue en Islande !! -, il roule à fond, il a pété sa fourche avant… 

Et il n’a quasiment qu’une expression dans la bouche : « faire le connard »…. 

Moi qui aime la tranquillité, la discrétion, tout ça…….Il est rigolo tout de même… on n’a pas le même humour non plus…. Enfin…. En fait, j’avais surement envie de rester seule….. et je crois que lui aussi. Il m’annonce qu’il a rendez vous avec des amis à lui qui font un treck. Ils traversent l’Islande du Nord au Sud en autonomie totale. Effectivement, Maxime et Damien arrivent quelques instants plus tard et nous passerons une superbe soirée type auberge espagnole où chacun met sur la table ce qu’il a à manger, et nous partageons tout cela en racontant notre voyage respectif et en écoutant le récit des autres. Nous passons une très très bonne soirée tous les quatre. Je suis éberluée du voyage de Maxime et de Damien. Je n’oublierais jamais leur regard hagard de fatigue ! 

Mais l’autre grand escogriffe là à coté de moi, le Troll géant du Landmanalaugar… ben il est un peu bizarre tout de même…. Le lendemain matin chacun reprend le cours de son voyage. Adrian démarre tôt, les treckeurs repartent à leur randonnée, et moi je décide de rester là une journée de plus pour faire moi aussi une petite randonnée à pied...

A suivre dans la série d'articles "A la recherche du précieux"...


-------------

N'hésitez pas à aller voir le site du gars qui me fait quelques illustrations (d'autres sont à venir). C'est Botan, et ça vaut le coup d'oeil...

Ça se passe là: Botan-a-becane.fr






























































































1 commentaire: