mardi 7 novembre 2017

Maroc 2017 - Etape 1 : Mais qu'est ce que je fous là ?!


Tanger - Ketama

9 octobre 



Les premières phrases d'un article sont parfois les plus difficiles à trouver. Alors, comment transcrire ces minutes qui vont réellement lancer mon voyage? Comment narrer le début de cette première journée au Maroc?

Parfois une image vaut mieux qu'un long discours...




Ou un truc dans le genre.

Sauf que dans les faits, cela ne va pas se passer de cette manière.

Comme d'hab'...

Enfin, un peu quand même, mais je ne suis pas au Maroc pour faire le conn*rd, et surtout, j'ai un problème très terre à terre à résoudre : je n'ai pas réussi à tirer d'argent avec ma carte bleue hier soir.

Et sans argent, pas d'essence, ou en tout cas il va falloir trouver une station qui accepte la carte, et ça, au Maroc, ce n'est pas forcément simple. Et puis il faut bien que je paie l'hôtel si je ne veux pas passer les deux prochaines semaines à faire la plonge pour rembourser ma dette.

Bref...

Je me lève, et que cela soit en France, en Islande, au Maroc ou je ne sais où, ce n'est jamais facile pour la bonne vieille grosse loutre que je suis, surtout après une petite nuit de quatre heures.


Moi, avant mon premier litre de café.


La vue depuis le balcon de la chambre va tout de même aider à me faire émerger...

Dégueulasse, pour un premier réveil.

J'enfile mon équipement, et je pars direction Tanger pour trouver un distributeur. Le patron de l'hôtel est confiant, si je n'ai pas pu tirer d'argent hier, cela est surement du à un problème local de réseau. Chose qui arrive couramment dans le coin, d'après lui.

Je me retrouve donc dans les grandes avenues de Tanger. Un premier distributeur, j'y crois, mais c'est l'échec : opération impossible ! Un second, pareil ! Le troisième, idem !

A cet instant, je commence à devenir grognon.

Un peu.

Me voilà maintenant à la recherche d'une agence filiale de ma banque. Parce que bon, je suis au Maroc, je n'ai que cela à foutre ! J'en trouve une, mais ils ne peuvent pas m'aider...Il faudrait que je téléphone à ma banque, mais nous sommes lundi, et c'est fermé...

Ho, punaise.

Et puis, au quatrième essai, avec un montant juste suffisant pour payer l’hôtel, à savoir 30 euros, ça marche ! Ouf ! C'est déjà cela !

Je retourne donc à l’hôtel après deux heures dont je me serais bien passée, j'avale un (autre) litre de café, et là je peux me le dire, c'est parti.

Enfin !

Le but de la journée est assez simple : prendre les grands axes, mais pas les autoroutes, pour se rapprocher de Fès. Les pistes et les chemins exotiques, je me les réserve pour le moment où je serais proche de la montagne, proche de l'Atlas.

Il est presque midi, et il fait chaud. Très chaud. Le thermomètre de la moto indique 37°. Rien que ça !

Je dois avouer que moi et mes gènes de bon aryen nordique, nous n'aimons pas cela. J'avoue que je n'aime pas trop quand il fait froid non plus, en raison de mon éducation de sudiste dégénéré. En fait, pour mon confort personnel, j'apprécie des températures entre 17,3° et 26,8°.

Mais bon, je m'égare...

Ainsi, je me lance sur l'équivalent d'une départementale.




Avec quelques paysages, qui s'ils ne sont pas transcendants, se laissent regarder et rappellent un peu l'Espagne...







Ce qui ne passe pas sur ces photos, c'est la chaleur, cette satanée chaleur. Un changement brutal, moi qui deux jours avant était sous la pluie à Bordeaux, avec pas plus de 20°. Et puis ces camions, chargés outrageusement et roulant à 30 km/h : maudits camions ! Et enfin, la circulation que l'on pourrait qualifier de chaotique, en restant poli. 

Et cette circulation, qui parait donc chaotique quand on débarque de notre France plus ou moins profonde, c'est un peu ma hantise, et même ma grande peur. Les marocains ont une conduite spéciale, toujours en restant poli, avec une utilisation massive du klaxon. Sauf que sous mon casque, les klaxon, je ne les entends pas.

Et le stress commence à monter.


Ce que je n'ai pu photographier ce jour là, ce sont aussi les multiples petites villes traversées. Des villes bien loin des clichés de cartes postales que l'on connait du Maroc. Certains diraient que c'est sale, bordélique et moche. Oui, on pourrait dire cela...
Mais là où l'on pourrait voir du bordel, je n'y vois qu'une vie foisonnante. Les gens sont partout, déambulent autant sur les trottoirs que sur les routes, cela grouille comme une ruche. Et là où certains verrait de la laideur, je ne peux qu'être fasciné par ce décorum bien loin de tout ce que j'ai connu dans ma vie.

Si les paysages pour l'instant ont, comme je le disais, une ressemblance significative avec ce que l'on peut voir en Espagne, c'est en traversant ces petites villes bien éloignés des lieux touristiques que je commence à découvrir le Maroc, à découvrir l'Afrique.

Je suis sous le charme de cette ambiance, déjà. Et cela ne fait que commencer.

Sous le charme certes, mais tendu comme un string, car justement je me sens perdu, je commence à être noyé par ce dépaysement brutal, crispé par toutes ces voitures, ces mobylettes et ces piétons dont je ne comprends pas alors la logique de déplacement. Et je suis accablé par la chaleur.

Je sais, je me répète. Et c'est pas fini. 

Après quelques recherches, je trouve enfin une station service acceptant la carte bleue. J'en profite alors pour réaliser le plein d'essence de la moto et de mon bidon de secours, faire un stock d'eau et acheté à manger. Que des choses saines, évidemment : gâteaux, barre protéinés, amandes grillées, et autres conneries dans le genre.
Me voilà alors soulagé d'un poids, d'autant plus que je quitte maintenant cette nationale bien encombrée et que je me dirige vers le premier lieu que je voulais voir au Maroc : Chefchaouen.

Je repars donc...




Beaucoup de gens attendent le long des routes. C'est assez étrange, presque perturbant, parfois dangereux. Si le but de certains est clair - vendre du haschisch, pour le reste, je m'interroge ? Qu'est ce que foute ces gens là ?



A chacun de mes arrêts, il y a toujours quelqu'un qui m'aborde. Sympathiquement certes, mais je me rends compte qu'il est difficile de faire comprendre aux gens que je n'entends rien sous mon casque. Et de découvrir que le français n'est pas forcément si pratiqué par la population locale. Cela aussi commence à être une source de stress.

Je vous l'avoue, la facilité de contact qu'on les marocains de la région est pour moi un peu déconcertante. Il faut dire que je suis un peu "timidou" comme garçon, ainsi que me l'avait fait remarqué un vieil homme qui avait eu la gentillesse de prendre en stop il y a maintenant bien longtemps, tout en me posant sa main sur ma cuisse.

Heu...

Est-ce vraiment  le bon endroit pour mentionner cette anecdote - véridique, je tiens à le préciser ?

Je n'en suis pas certain !

Bref...

Je prends donc l'habitude de me brancher rapidement et systématiquement à chaque pause...et mon processeur en prend donc plein la gueule en terme d'exposition à la sueur.

Jusqu'à qu'une de mes batteries affichent la lumière rouge de la mort. Celle qui te dit que tu as peut-être flinguer définitivement un accu à 250 euros, car j'en connais qui ne s'en sont jamais remises. Et ça, pour faire monter le niveau d'angoisse et de stress, c'est vraiment idéal !

J'essaie tout de même d'en faire abstraction et passe enfin le panneau indiquant l'entrée de Chefchaouen., dite la ville bleue.

Parce que c'est très bleu.

Logique.

Merci de cette précision, Capitaine.

Je débarque donc dans cette ville, et...c'est le bordel.

Surprenant, non ?

Je ne sais pas trop où aller, je manque de me faire faucher par trois voitures en deux minutes, j'essaie vaguement de suivre quelques panneaux indiquant la vieille ville. Il y a des gens absolument partout, des voitures, camions et autres véhicules plus difficilement identifiables garés n'importe comment, et n'importe où.

"Cela va mal se finir tout ça !"

Alors je revois mes plans. Je ne vais pas chercher à aller dans la vieille ville touristique, celle dont on trouve de toute façon les photos facilement dans google. Et prés d'un marché, j'arrive à me trouver un emplacement qui me semble convenable pour garer la moto tout en présentant une configuration générant une probabilité satisfaite de ne pas la retrouver explosée en raison d'une manœuvre hasardeuse d'un véhicule à quatre roues - beurk, ou quelque chose comme cela.

Pour résumer, je m'arrête, je me gare, et je sors l'appareil photo.

Et puis il fait très chaud, je ne sais plus si je l'ai déjà mentionné.





Je commence alors à me balader dans le quartier. C'est à cet instant que je vais me rendre compte que prendre en photos les Marocains, ce n'est pas si évident. Dans le champ, souvent je vois des personnes se masquant le visage. Un policier me signifiera même qu'il faut demander avant de prendre des photos de quelqu'un. Pour un portrait c'est une évidence, mais pour un cadrage large, je ne vais pas non plus chercher l'approbation de cinquante personnes.

Voici un autre point de crispation, tant ce que je vois autour de moi ne ferait même pas de belles photos, mais bel et bien de véritables tableaux !
Alors, en ce premier jour au Maroc, alors que je me sens un peu perdu et sans repères, les photos, je vais les faire comme je peux.

Et puis, j'ai super chaud !

Mais ce petit tour va avoir le mérite de m'apaiser et surtout, je sens en moi une lame de fond, quelque chose qui grandira jour après jour. Pour décrire cela je ne vois qu'un seul mot : fascination.

Tout est tellement différent. Les gens, les bruits, les odeurs, le bordel, l'ambiance.

L'ambiance, cette petite chose qui ne se fixe pas sur un capteur d'appareil photo, que je ne peux pas faire passer par mes mots. Mais cette petite chose qui change tout.














Je vais donc me balader une petite heure, me poser aussi fumer une cigarette, regarder autour de moi. La production photographique de l'instant est bien pauvre en comparaison du moment vécu - ce qui sera une constante dans tout le voyage, mais est-ce bien important ?

Pour vous peut-être ! Mais pour moi, finalement pas tant que cela.

...

Non mais là, je vous mens éhontément. C'est vachement frustrant, en fait !








Dans cette cours, j'échangerai quelques mots avec un habitant. Et comme plusieurs avant lui dans ce début de journée, ce n'est pas pour me vendre quelque chose qu'il va m'aborder mais pour savoir d'où je viens et me souhaiter un bon séjour au Maroc. C'est incroyable comme le contact semble facile ici...

Je me dis alors qu'avec un peu d'adaptation il sera facile de tirer parti de cela pour faire quelques rencontres sympathiques, et de belles photos. Certes, mais aujourd'hui il faut que je trouve mes marques dans ce pays ! Ce n'est pas gagné !

Ma sortie de Chefchaouen sera assez folklorique, et mon niveau de stress remonte en flèche !

Et puis cette batterie, ma carte bleue, les gens que je n'entends pas...

Je le redis ? 

Il y aussi cette maudite chaleur !




Et à un moment donné...



Alors que je circule dans ces paysages agréables et continue à traverser ces petites villes...




Mes deux neurones vont faire un petit court-circuit...




La courte nuit suite au mémorable passage de la douane, la chaleur écrasante - oui, encore, la circulation chaotique - toujours, l'extrême difficulté que j'ai à faire comprendre aux gens qui m'accostent sans cesse que je n'entends rien sous mon casque, et les premières contrariétés techniques - dont une batterie d'oreille (temporairement ?) hors service, et mon problème bancaire des plus dommageable n'aident pas, mais...

Pour la première fois lors d'un voyage moto, je me sens très loin. Très loin, très seul.

Et d'un coup, j'ai peur.

De quoi ? De rien, de tout.

En fait, je crois que je me sens vulnérable. Je suis loin de toutes mes bases, loin de tous mes repères. Bien sûr, je fais aussi ce voyage pour cela, pour sortir de ma zone de confort comme on dit de nos jours.

Mais à cet instant, je me demande si je vais être capable de faire face. Je me demande surtout si cette fois, dans un tel pays, le fait de voyager seul, sans sens de l'organisation, sans sens de l'orientation, sans rien entendre sous mon casque, sans non plus entendre comme tout un chacun même avec mes oreilles branchées, ne place pas la barre à passer définitivement trop haute.

C'est également à ce moment là que mon pneu arrière va m'offrir trois belles glissades en virages sans que je lui demande quoique ce soit. Un peu comme une cerise sur un gâteau fourré à la panique, recouvert d'une crème de problèmes logistiques, et nappé d'un coulis de chaleur sueur.

Cette petite crise de panique, car il faut donc bien nommer les choses par leur nom, va rapidement d'évanouir dans les beaux paysages et les routes de conn*rds. D'autant que la fraîcheur de cette fin de journée vient faire du bien à un mon petit corps fatigué.

Reste le doute, les questions, et cette jauge d'essence qui s'amenuise alors que je n'ai toujours pas pu tirer de cash. Et comment vais-je faire pour dormir ce soir ? 
Bien sûr, il y a le camping sauvage, mais pour l'instant je n'ai pas l'impression que la région soit propice à cela. En tout cas, la densité de la population fait que j'envisage cette option avec beaucoup moins de sérénité que dans les plaines d'Islande où l'on trouve un être vivant par kilomètre carré. 

Et encore, en comptant les vers de terre.




On ne dirait pas comme cela, mais il y a des gens qui se baladent un peu partout !




Lors d'une halte dans un village, une petite chose va changer.



Je me rends compte que je prends peut-être déjà un peu mes marques, car me voilà allant directement saluer les gens en leur serrant la main, et en échangeant quelques politesses basiques en arabe. Je subis moins les choses, et cela les facilite... Cet arrêt sera non seulement marqué par les désormais - presque - classiques souhaits de bon séjour au Maroc, ou propositions de cigarettes qui font rires, mais aussi par ces gens, notamment sur un balcon, qui me prennent en photos.

Une bonne occasion de faire une démonstration de poses de connards qui tirera quelques sourires aux premiers concernés, mais également aux piliers de bar du coin, massés à une terrasse.

Lorsque je repars, les paysages vont largement changer au fur et à mesure que je prends un peu de hauteur.




Et il y aura "ça"...




Une belle montagne, et une décharge...

Un pauvre âne réduit à vivre dans notre pollution, mais qui avait l'air d'apprécier ce tas de vieux poivron...




Tant de contradictions en une image.

Mais une image qui me fait dire, quoiqu'il en soit, que le monde marche sur la tête.

Passons...

Le soleil se couche.

Et attention...

Il fait froid ! Avec une perte de 20°C en deux ou trois heures, je finis par m'arrêter pour sortir une petite laine, comme dirait mes parents.

Non mais, sérieusement, c'est quoi ce pays ?


Je tombe alors sur un énième gars voulant me vendre du haschisch, et qui en plus, veut m'inviter chez lui pour dormir quand je vais lui confier que je sais pas trop ce que je vais faire de ma nuit. Peu en confiance, je vais décliner poliment avant de reprendre ma route.

La fatigue est plus qu'installée, et si ma panique est dissipée, mes inquiétudes sont encore bien présentes, mon porte-feuille est bien vide, et le fait de ne pas savoir où dormir alors que le soleil se couche finit de faire remonter mon niveau d'angoisse.

Je roule, la nuit est maintenant là, les routes sont devenues dégueulasses, pleines de nids de poules, de graviers, de rainurages, de trous béants dans l'asphalte. Et mon cerveau de commencer à repasser dans le rouge.

Me voici alors dans une ville perdue en forêt, Ketama. Les routes sont en terres, avec la tombée de la nuit et l'heure du repas qui arrive l'activité humaine est démentielles dans ces rues sombres presque dénuées d'éclairages. Ne sachant où aller, j'arrête la moto à un carrefour. Histoire de réfléchir, ou du moins d'essayer. 
Bien évidemment, un homme m'accoste. J'ai mon casque, je n'entends rien, je lui dis. Mais il ne semble pas comprendre et continue à me parler. Je répète, mais il continue encore. Me voilà alors en train de lui gueuler dessus, de lui dire que je suis crevé et de lui répéter encore que je n'entends rien sans qu'il ne saisisse vraiment la situation. Je pense que j'ai même du lui dire qu'il commençait à m'emmerder.

Oui, j'ai un peu péter un plomb. Mais il me saoulait à parler alors que pour la quatrième ou cinquième fois, je lui disais que je n'entendais pas.

Il aurait pu mal le prendre. Il aurait pu. 

Il me tapera gentiment sur l'épaule, et me fera signe de le suivre. Je ne sais pas trop quoi faire, et presque machinalement, je le suis. Et me retrouve alors sur le parking d'un petit hôtel. 

Qu'est ce que je fous là ? 

Finalement, c'est peut-être mieux ainsi. Je ne vais pas repartir dans cet état, de nuit, dans des routes de montagnes absolument pourries. Il faudrait que je fasse sécher ma batterie, que je me repose, que je dorme correctement. Je n'ai pas d'argent pour payer l'hôtel, mais j'ai à mangé, et demain je vais pouvoir appeler ma banque pour régler ce problème qui aura un peu pourri ma première journée.

En fait, une fois qu'on y réfléchit calmement, tout va bien !

C'est dingue comme un petit peu de fatigue et un petit déséquilibre au niveau des neurotransmetteurs engendré par quelques contrariétés peuvent vite nous faire basculer dans des états qui n'ont pas lieu d'être.

Je me branche mes oreilles, décharge quelques affaires, négocie avec le responsable de l’accueil un paiement le lendemain, et voilà que l'homme qui m'a conduit jusque là, celui sur lequel je me suis un peu emporté, faisant surement office de rabatteur pour l’hôtel - ne soyons pas naïf, vient m'offrir une boisson chaude.

Car il est bien connu que quand quelqu'un n'est pas dans son assiette, lui offrir une boisson chaude est de rigueur.



Je vais donc discuter un peu avec mon Sheldon du jour, avant de rejoindre ma chambre et d'ingurgiter un repas fait des gâteaux, barres protéinés et amandes achetés plus tôt dans la journée.

Un autre avantage d'être à l’hôtel, hors le confort, est d'avoir accès à une connexion internet qui me permettra d'échanger avec mes proches. Soutien et coups de pied au cul feront partis des discussions, tout comme la mention d'une lumineuse idée : inscrire sur un papier la mention "Je suis sourd, je n'entends pas" en arabe et en berbère, pour le placer ensuite dans le porte carte de ma sacoche de réservoir. Autant vous le dire tout de suite, ce simple petit bout de papier me facilitera bien les choses lors des jours suivants !

(Merci, Mlle MaPelle !)

Il est temps maintenant de dormir. Sauf que malgré la fatigue, le sommeil je ne le trouverais point. Les questions existentielles de toutes sortent me taraudent, ma carte bleue hante mon esprit en formant un sinistre couple avec ma batterie d'oreille qui est aux portes de la mort, et je me refais le film de la journée qui fut donc marquée autant par un formidable dépaysement que par une belle dose de doutes et d'angoisse.

Mais le lendemain, tout cela ne sera plus qu'un souvenir lointain. Car après cette première journée un peu difficile, et une bien courte nuit d'à peine quatre heures, mon esprit va trouver ses marques, les pneus de ma moto vont trouver leurs premières pistes, et mon appareil photo ses premiers moments forts à capturer !

A suivre...

5 commentaires:

  1. Et c'est le début du livre ...
    Passionnant. Ce genre de sentiments,c'est normal en voyage; ce sont les certitudes qui peuvent être dangereuses. Et passer par tous ces états émotionnels, vu ton hypersensibilité, ce n'est pas étonnant, ça fait partie de ton portrait. Quand on l'accepte, ça peut être même jouissif.

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  2. On passe tous par cette étape du "putain, je fous quoi ici?"
    Il est terrible ce sentiment, encore plus quand on voyage seul et qu'on n'a personne à qui confier ses doutes à l'instant T...

    Toujours aussi top à lire avec tes sentiments et tout.
    Vivement la suite des aventures, j'en trépigne d'avance :D

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  3. C est cool Ad', bravo, faut oser ce genre de trip, je vais suivre tout ca! Victor.

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  4. super mec ,ton recit,grand habitué du maroc en moto,je retrouve dans ton recit l aventure d une premiere fois;fait moui signe si tu doit y retourner un jour,on pourrait faire un bout de chemin ensemble,la main sur la cuisse en moins,promis

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  5. Bon Road AD la biz de Tux ;)

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